A 74 ans, le maire sortant UMP est réélu pour un quatrième mandat. Le Front national, arrivé troisième sur l’ensemble de la ville, remporte une mairie de secteur. Echec cuisant pour la gauche qui accuse le coup.
Stéphane Ravier parle d’un “score historique” et, manifestement ému par cette première victoire, il chantonne: “Qu’est ce qu’on attend pour être heureux, qu’est ce qu’on attend pour faire la fête, Marseille est bleu, est bleu marine.” Le “21 avril marseillais”, annoncé dès le premier tour, se concrétise. Puisque pour la première fois dans la cité phocéenne, le Front national remporte une mairie de secteur, celle des 13ème et 14ème arrondissements où, selon l’institut Ipsos, la tête de liste Stéphane Ravier arrive en tête (36,40%), devant le candidat UMP Richard Miron (32,27%) et le PS Garo Hovzepian (31,33%). La tête de liste frontiste est ainsi élue à la tête du secteur le plus important de la ville puisqu’il rassemble 150 000 habitants. “La deuxième ville du département”, aime répéter le candidat.
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“C’est une très grande fierté, une grande joie et une victoire après des années de travail militant”, estime Stéphane Ravier, promettant “un harcèlement démocratique” au prochain conseil municipal où il espère obtenir vingt sièges et ainsi peser sur les débats. Si cette victoire est un symbole fort pour la cité phocéenne, ville d’immigration, la fonction de maire de secteur ne confère que très peu de prérogatives.
Responsabilité”
L’autre résultat de la soirée, plus prévisible celui-ci, est la réélection haut la main de Jean-Claude Gaudin à la mairie de Marseille. Selon les dernières estimations Ifop, avec 43,3% des voix, le maire UMP arrive premier, devant le candidat socialiste Patrick Mennucci (31,6%) et la tête de liste FN Stéphane Ravier (25,1%). “J’aurais une majorité absolue et beaucoup plus large que celle que je détenais jusqu’à présent. Les électeurs m’ont fait une nouvelle fois confiance, j’ai été réélu comme jamais. Je suis très heureux”, s’est très tôt félicité, assis dans son fauteuil de maire, Jean-Claude Gaudin.
Puis, très vite, le maire UMP, le regard sombre et le ton colérique, a dénoncé la “responsabilité” de la tête de liste socialiste dans le score du Front national. “La liste de Patrick Mennucci était arrivée derrière la notre, il aurait dû, suivant un principe républicain, se retirer, il ne l’a pas fait et par conséquent le FN va gagner. Et les socialistes en porteront les stigmates”, a déclaré le maire UMP.
Accusé “d’immobilisme” par ses adversaires, Jean-Claude Gaudin a finalement réussi l’impossible. Enchaîner un quatrième mandat malgré un bilan plutôt médiocre et un projet bien léger pour la ville la plus inégalitaire de France. Mais à la différence du PS local, englué dans des rivalités internes, le maire et son équipe rajeunie ont joué collectif. Et, contrairement aux municipales de 2008, l’UMP gagne, cette fois-ci, six secteurs sur huit ce qui lui assure une majorité absolue en nombre de sièges, estimés à soixante.
Pour le PS : “Echec” et “rénovation”
Pour la gauche, en revanche, c’est l’hécatombe. Une véritable débâcle pour un parti qui perd 30 sièges par rapport aux élections de 2008 et devrait ainsi avoir, au conseil municipal, le même poids que le Front national. Et, même si grâce à une participation en hausse comparé au premier tour (+3 points) Patrick Mennucci repasse devant le FN, le PS local ne conserve qu’un seul secteur, celui de Samia Ghali dans les 15ème et 16ème arrondissements.
Dans son fief du centre-ville, le député-maire Patrick Mennucci perd (40,57%) face au député UMP Dominique Tian (44,6%) qui, dans la foulée, vient d’être désigné premier adjoint par Jean-Claude Gaudin. Dans le deuxième secteur, où le maire UMP a passé dans l’entre-deux tours un accord avec la “guériniste” Lisette Narducci, le candidat PS Eugène Caselli (32,43%) arrive derrière la droite (47,07%). Et dans les quatrième et cinquième arrondissements, fameux “swing sector” de ces municipales, la déculotté de la ministre Marie-Arlette Carlotti (32,58%) se confirme face à l’UMP Bruno Gilles (48%).
Peu bavards, les socialistes parlent déjà de “bilan à tirer”, de “rénovation”. « L’échec est terrible pour la gauche et le PS. Nous devons analyser les raisons de cette défaite« , a déclaré, dans un communiqué, Christophe Masse, arrivé troisième dans les 11ème et 12ème arrondissements.“J’ai le sentiment d’un énorme gâchis”, a renchéri la magistrate Laurence Vichnievsky qui devait en cas de victoire devenir premier adjointe.
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