Après le grave échec commercial et critique de son génial Videodrome, Cronenberg adapte un best seller de Stephen King, dans ce qui constitue la première véritable incursion du cinéaste à Hollywood. En effet, dans les années 80, les romans de Stephen King, très populaires malgré leur médiocrité, ont souvent servi de joker à des cinéastes […]
Après le grave échec commercial et critique de son génial Videodrome, Cronenberg adapte un best seller de Stephen King, dans ce qui constitue la première véritable incursion du cinéaste à Hollywood. En effet, dans les années 80, les romans de Stephen King, très populaires malgré leur médiocrité, ont souvent servi de joker à des cinéastes spécialisés dans le fantastique (John Carpenter, George A. Romero), marginalisés à cause de leurs ambitions, ou inquiétés par de sérieux revers commerciaux. Ce film de commande se signale par une mise en scène moins originale qu’à l’accoutumée chez le cinéaste canadien, et une narration beaucoup plus classique. Toutefois, Cronenberg excelle dans ce premier film ? grand public ? dans le mélange des genres : le paranormal, le thriller paranoïaque, la science-fiction, la romance. Un jeune professeur est victime d’un grave accident de voiture qui le plonge dans cinq ans de coma. À son réveil, il découvre qu’il a développé un pouvoir exceptionnel de voyance. Est-ce un don divin ou une malédiction ? Habitué aux mystères de la chair, Cronenberg explore ici ceux de l’esprit ; son héros (Christopher Walken, bouleversant) se sacrifiera tel un nouveau Christ pour sauver l’humanité. Dead Zone dépasse les frontières du fantastique et rejoint une forme discrète de mélodrame : c’est aussi une très belle histoire d’amour. Mais il faudra attendre La Mouche pour que la rencontre entre un sujet universel (rien de moins que la peur de la mort) et un grand cinéaste aux obsessions très personnelles débouche sur un véritable chef-d’œuvre.
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