Une expo et des pièces in situ rappellent le lien unique qui lie Richard Long à Bordeaux.
Figure mythique du land art, Richard Long entretient une relation particulière avec Bordeaux. En 1981, le CAPC l’avait déjà invité à exposer dans sa nef et ses galeries. Les paysages de la ville, les méandres de la Garonne et de la Gironde lui ont inspiré des pièces majeures, White Rock Line (1990) et la Ligne d’ardoise (1985), exposées sur la terrasse, et dont la rigueur dégage à chaque visite un sentiment renouvelé de sérénité.
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Il n’y a rien de plus beau, simple et sophistiqué que ces amas de pierres dont l’artiste anglais saisit la vibration poétique, en jouant sur les formes, les assemblages, les courbes, en inscrivant dans l’espace muséal des lignes pavées qui en déstabilisent l’ordre et en jouant sur les variations de lumière qui, selon l’heure, altèrent la couleur des pierres.
Formes et matières naturelles
Dans le cadre de la saison culturelle Paysages proposée par Bordeaux, le CAPC dévoile trois autres œuvres sublimes de Richard Long qui, abritées dans des lieux patrimoniaux, déstabilisent les repères. A l’Hôtel de Ville, une sculpture en gneiss forme un cercle de pierres levées, subtil, chaleureux ; dans le magnifique hall du Grand Théâtre, une ligne d’ardoises, Cornwall Slate Line (1981), s’étend sur plusieurs mètres.
Mais c’est surtout dans l’espace Saint-Rémi, une ancienne église médiévale, que s’ajuste la plus spectaculaire de ses pièces, Stone Field (1989), composée de marbre blanc des Pyrénées concassé, disposé au sol selon un ordonnancement prédéterminé. Des lignes au courbes, des rectangles aux cercles, Long manipule les formes autant qu’il sublime les matières naturelles (cailloux, mousses, écorces) dans un geste subtil, au plus près des éléments terrestres, plongés dans l’ordre céleste.
Richard Long, un parcours dans la ville Jusqu’au 10 septembre, CAPC, Bordeaux
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