L’ambassadeur de la France à l’ONU, qui résidait dans un appartement de 18 pièces dans l’un des immeubles les plus chers du monde à New York, se retrouve sur la paille. La France a mis en vente son humble demeure, pour 48 millions de dollars, a confirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.
L’austérité frappe fort, d’ordinaire là où cela fait mal : services publics, sécurité sociale, retraites… En clair, la masse des humbles doit se serrer la ceinture dans un effort national pour désendetter l’Etat. Les dépenses extravagantes réservées à certains individus n’en choquent que davantage. Le Guardian nous apprend aujourd’hui que l’ambassadeur de France à l’ONU occupait un duplex de 18 pièces – exigu donc – dans un immeuble réputé pour être le plus cher du monde à New York, au 740 Park Avenue. Comment l’apprend-on ? Parce qu’il est mis en vente par la France, pour la modique somme de… 48 millions de dollars ! L’infortuné diplomate se retrouve donc sur la paille. Le DAL sursaute. Jeudi Noir se pâme. Mais que fait la CAF ?
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Cette mise sur le marché entrait dans le cadre d’un plan d’économies qui prévoit la vente de certains biens immobiliers possédés par l’Etat français afin de lui permettre de réduire la dette qui le plombe. Selon le quotidien britannique, qui a interrogé un ancien diplomate, l’ambassadeur de la France y organisait des dîners presque tous les soirs. Il en aura bien profité, c’est déjà ça.
Selon les informations du Figaro, le duplex, situé au 740 Park Avenue, a été acquis par la France en 1979 pour 2 millions de dollars. La plus-value réalisée est appréciable. Le “740 Park”, on s’en doute, c’est toute une faune microcosmique dans laquelle évoluent une poignée d’ultra-riches de ce monde. L’immeuble en question ne comprend que 31 appartements, dans lesquels résident notamment l’industriel David Koch, financier du Tea Party, Ronald Lauder, l’héritier des cosmétiques Estée Lauder, entre autres armateurs grecs, patrons de hedge fund et créateurs de mode.
Il faut avoir plus d’un tour dans son portefeuille pour prétendre acheter l’appartement qui se libère – même en méga-coloc. Il y a certaines conditions à respecter qui devraient refroidir même quelques hardis millionnaires : les candidats à l’achat doivent posséder au moins quatre fois le prix de l’appartement, et doivent pouvoir payer les 24 000 euros de charges mensuelles. Mais ce n’est pas tout : le Loup de Wall Street n’est pas le bienvenu dans l’immeuble, les copropriétaires préférant les milliardaires discrets, et se réservant le droit de refuser les excentriques.
L’actuel hôte des lieux, Gérard Araud, devrait trouver de quoi se loger à Sutton place, où l’Etat français a prévu de lui acheter quelque bicoque beaucoup moins chère. Cocasse histoire en tout cas que celle de l’Etat obligé de virer de son appart’ de luxe son ambassadeur à l’ONU, qui vivait entouré de patrons de hedge funds… pour cause de crise financière provoquée par les dérives spéculatives de ces fonds.
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