Hugo Mendes retrouve des trésors bricolés d’Haïti. Sacrément funky. Critique et écoute.
Comment peut-on rester à s’enquiller des rhums arrangés au bar alors que, sur la piste, Les Pachas Du Canapé Vert déroulent un rythme de carnaval intitulé Désordre musical ? Comment ne pas succomber à la piqure mortelle de Scorpio Universel sur Ti Lu Lupe ? Ne souriez pas : ces orchestres aux noms surréalistes étaient les stars haïtiennes du XXe siècle. Leurs tubes de kompas et biguine-jazz incendiaient les bals de Port-au-Prince dans les années 1960. Ils tournaient aussi dans le monde entier, et c’est dans un club de New York en 1972 que les Loups Noirs immortalisèrent en live le fracassant Pile ou face, percussions et riffs hypnotiques.
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La qualité parfois médiocre des prises de sons importe peu ici, une chaleur torride se diffuse sur ces vingt-huit plages exposées plein sud. Dans l’esprit de la remarquable compilation Tumbélé ! qu’il avait consacrée aux Antilles françaises sur le label Soundway, l’Anglais Hugo Mendes récidive en Haïti. Les notes de pochette racontent la société à travers la musique : sur Ti Garçon, Ibo Combo interpelle les jeunes Haïtiens ayant suivi le début de la vague d’immigration vers la Floride… A lire tranquillement, après avoir guinché sur les guitares électriques des Difficiles De Petion-Ville.
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