Si l’on sait vaguement où a commencé ce psychédélisme hululé, lent et caverneux ? on en retrace les origines maléfiques chez Opal ou Cowboy Junkies ?, on ne sait pas où ses pythies dépressives nous mèneront. Dernier bourgeon mazouté d’une branche sur laquelle se sont déjà épanouies les voix scandaleuses de Jennifer Charles (Elysian Fields) […]
Si l’on sait vaguement où a commencé ce psychédélisme hululé, lent et caverneux ? on en retrace les origines maléfiques chez Opal ou Cowboy Junkies ?, on ne sait pas où ses pythies dépressives nous mèneront. Dernier bourgeon mazouté d’une branche sur laquelle se sont déjà épanouies les voix scandaleuses de Jennifer Charles (Elysian Fields) ou Hope Sandoval (Mazzy Star), la New Yorkaise Nina Nastasia gratte ses vieilles croûtes sur ce Dogs de jeunesse (1999), première collaboration avec un Steve Albini qui, déjà, fait un ménage maniaque dans ce jazz-folk.
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Réduites le plus souvent à trois accords de guitare sèche, un accordéon mélancolique, une basse rondouillarde, des éclats de violoncelle et quelques tambours caressés, ces chansons ne sentent pourtant jamais le renfermé, le riquiqui, sublimées par un chant beaucoup trop insoumis et aventureux pour se contenter des prés carrés de l’antifolk ou de la lo-fi.
Avec son spleen nettement moins sophistiqué, urbain et malsain que sur son dernier et sublime Run to Ruin (2001), Nina Nastasia joue ici nettement plus bucolique et simple, comme une Natalie Merchant avec un interdit bancaire. Steve Albini a dit de ce disque : « Parmi les deux mille albums que j’ai produits, il reste un de mes préférés, l’un desquels je suis le plus fier. » Dogs : sauvageon et le poil en bataille, un chien-édredon dont il faut craindre les morsures profondes.
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