L’actrice star d’Orange Is the New Black et du film nineties « But I am a Cheerleader » était de passage à Paris. On en a profité pour parler de féminisme, du mouvement Black Lives Matter et de sa première expérience de réalisatrice pour Kenzo.
En cinq saisons, la crinière rousse indomptable, l’humour sarcastique presque à toute épreuve et l’appétit sexuel sans bornes de son personnage Nicky Nichols en ont fait l’un des plus appréciés par les fans de la série. Une popularité qui, en plus d’avoir valu à Natasha Lyonne une nomination aux Emmy Awards en 2014 et de lui conférer le statut un peu particulier d’icône gay alors qu’elle est hétéro dans la vraie vie, lui a récemment ouvert de nouvelles portes. Rencontre.
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En France, on vous a découverte avec Orange Is The New Black, qui connaît un succès mondial. Que représente ce rôle pour vous ?
C’est une expérience absolument incroyable de travailler avec autant de femmes. En abordant des sujets comme l’industrie carcérale, la surpopulation en prison ou le mouvement Black Lives Matter au sein dans cette nouvelle Amérique accablante, la série est plus pertinente que jamais. Mon personnage a beaucoup en commun avec des icônes des années 70 comme Warren Oates, Gene Hackman ou Dustin Hoffman : un caractère espiègle mais avec beaucoup de retenue. Et parce qu’on est en uniforme et sans maquillage, ça m’a permis de jouer un rôle que j’ai toujours voulu avoir : celui du garçon manqué.
Emboîtant le pas à Gregg Araki ou Sean Baker, vous venez de réaliser le prochain film de campagne Kenzo, assez barré et très cabaret. D’où est venue votre inspiration ?
Cabiria, Chastity, Charity raconte l’histoire de Chastity, mère célibataire strip-teaseuse qui cherche à changer de vie pour en finir avec d’anciens traumatismes. Chastity est inspirée d’un personnage du film Sweet Charity de Bob Fosse, lui-même inspiré par le personnage joué par Giulietta Masina dans Les Nuits de Cabiria de Fellini. C’est un peu le dernier élément d’une trilogie dont tout le monde se fout, ce que je pensais être amusant vu que je souhaitais faire un film absurde qui ne rime à rien (rires)…
Suivre une femme qui cherche à mener sa vie comme elle l’entend, ça ne rime à rien ? Vos choix artistiques ne participent-ils pas d’un engagement féministe ?
Je suis très heureuse que la place des femmes dans la société et la domination de genre soient dans tous les esprits aujourd’hui. Les mentalités évoluent. En tant que cinéaste, je suis très fan de Bob Fosse et de Woody Allen, qui ont souvent offert des rôle complexes et incroyablement intéressants à leurs actrices, ce qui m’inspire bien sûr beaucoup dans mes choix. Mais pour moi, tout est une question d’engagement féministe. Si on demandait – pourquoi pas ? – à un comédien de Narcos si c’est une décision féministe que d’avoir accepté ce rôle, j’espère que la réponse serait oui ! On est en 2017 !
Quelle est votre définition du style ?
Avoir un point de vue indépendant, autonome et spécifique. Et aussi un sens de l’humour. Je trouve que les gens les plus stylés se prennent beaucoup trop au sérieux, et qu’en plus il en sont conscients. Un peu d’ironie ne fait pas de mal.
Retrouvez le court-métrage ici
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