Mediapart a eu accès en intégralité à la comptabilité interne de la société Bygmalion, qui a organisé les 44 meetings de Nicolas Sarkozy en 2012. Celui-ci aurait dissimulé 17 millions d’euros de dépenses, en ayant recours à un système de double facturation.
Des trésors de dissimulation. C’est ce que révèle la clé USB que s’est procurée Mediapart, et qui est en possession de la police judiciaire. Meeting par meeting, prestataire par prestataire, deux journalistes –Fabrice Arfi et Mathilde Mathieu – ont égrainé les tribulations du candidat Sarkozy en 2012, qui s’est illustré en 44 réunions publiques pendant la campagne présidentielle. En tout, l’ex-président de la République aurait dissimulé aux autorités de contrôle près de 17 millions d’euros.
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Ce calcul est illustré par un tableau établi par Mediapart, qui met en évidence un système de double facturation. Il permet de comparer le prix réel d’Event & Cie (filiale événementielle de Bygmalion), et le tarif officiel qui apparaît dans le compte de campagne. A chaque fois, le différentiel s’élève au moins à 100 000 euros. Villepinte atteint même 1,37 million d’euros de différence.
Cela fait cher le drapeau tricolore brandi le temps d’une allocution, mais aussi le prix à payer par l’UMP pour qu’Event & Cie soit rétribué. Les 17 millions d’euros non facturés à Nicolas Sarkozy ont en effet été supportés illégalement par le parti de Jean-François Copé, largement subventionnée par de l’argent public, et donc par nous, comme le rappelle l’article.
Officiellement, Nicolas Sarkozy a réglé 4,3 millions d’euros à Event & Cie, cette société fondée par deux proches de Jean-François Copé, Bastien Millot et Guy Alves, pour ses 44 meetings. Mais “quand on tient compte de ces frais de meeting cachés, le compte de Nicolas Sarkozy explose littéralement pour atteindre plus de 39 millions d’euros, bien au-delà du plafond légal fixé à 22,5 millions d’euros”, constatent les journalistes de Mediapart, qui parlent donc de “fraude industrielle majeure, dissimulée avec la complicité de l’UMP”. Les policiers ont entre les mains les chiffres qui pourraient plomber définitivement l’ex-président.
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