Il suffit parfois de pas grand-chose pour saper les fondements d’une carrière exemplaire : un look de chicanos replets et rubiconds, un choix de pochettes particulièrement malheureux pour s’infliger sciemment celle de ce Colossal head, il ne faut vraiment pas s’aimer , un tube accidentel et casse-bonbons La Bamba qui vous ruine […]
Il suffit parfois de pas grand-chose pour saper les fondements d’une carrière exemplaire : un look de chicanos replets et rubiconds, un choix de pochettes particulièrement malheureux pour s’infliger sciemment celle de ce Colossal head, il ne faut vraiment pas s’aimer , un tube accidentel et casse-bonbons La Bamba qui vous ruine les semelles aussi sûrement qu’un vieux chewing-gum abandonné sur le trottoir. Ringards donc, Los Lobos ? Voire. On subit depuis peu une espèce nouvelle de jeunes croulants (Ride, Ocean Colour Scene, ce genre de précurseurs à la gueule enfarinée) qui seraient bien en peine d’afficher le centième de l’intelligence et de la fraîcheur d’esprit des vieux gars du Barrio. Chez ceux-là, on le sait, le rock’n’roll coule de source, additionné de rythmes latinos et coloré d’une soul très charnelle. Normalement, de quoi poursuivre sa route sans demander son reste. Pourtant, loin de se satisfaire des grosses ficelles qui font toujours un tabac dans les salles de bar, Los Lobos prennent la peine d’écrire de vraies chansons, qu’ils n’hésitent pas à passer à travers le prisme de la production de Mitchell Froom l’homme derrière Suzanne Vega, Ron Sexsmith ou American Music Club, au hasard. Ça donne, chose extraordinaire, du pub-rock d’exception qui s’égrène sur des rythmiques hip-hop et qui part à l’aventure à chaque morceau. Du pub-rock sans torticolis, qui regarde droit devant lui. Vers son futur.
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