Entre afro-beat et punk-funk : le son américain de ce début 2008.
New Bloods, comme Sangs Neufs. Le sang neuf, dans le rock indépendant américain le plus passionnant de ce début d’année, vient de loin : de l’afro-beat. De Vampire Weekend à Yeasayer (en passant pas les Anglais Foals, pervertis à New York par un TV On The Radio), c’est la fête à Fela, qui dérègle joyeusement les rythmiques en une épilepsie contagieuse. Les New Bloods laissent ainsi librement ces beats gambader, mordiller leurs chansons, un genre de punk-funk inquiet et effréné, brutal et pourtant languide. Comme leurs compatriotes d’Effi Briest, aux incantations tout aussi illuminées, les trois harpies de Portland (encore une fois) rendent hommage aux mères courages du post-punk, du funk robotique d’ESG à la free-pop des Raincoats, des syncopes des Slits à l’urgence noire des Au Pairs. Mais le cours d’histoire est aussi une leçon d’éducation physique. Autoritaire et cassante, c’est une basse qui trace ici la route, déplace les montagnes, épaulée dans ce travail de sape par un violon strident et une batterie affolée. Vous avez le droit de danser sur ces chansons possédées, agitées et instables, mais ne vous plaignez pas ensuite si vos jambes font des nœuds.