Pour les associations LGBT, c’est la rencontre de trop. La Manif Pour Tous et l’Avenir pour Tous, le nouveau mouvement de Frigide Barjot ont été reçus le 28 avril par Laurence Rossignol, la secrétaire d’Etat chargée de la famille. Ces deniers jours avaient déjà été très riches en victoires pour les mouvements conservateurs. Le 23 […]
Pour les associations LGBT, c’est la rencontre de trop. La Manif Pour Tous et l’Avenir pour Tous, le nouveau mouvement de Frigide Barjot ont été reçus le 28 avril par Laurence Rossignol, la secrétaire d’Etat chargée de la famille. Ces deniers jours avaient déjà été très riches en victoires pour les mouvements conservateurs. Le 23 avril, Laurence Rossignol a confirmé que la PMA ne serait pas dans la prochaine proposition de loi sur la famille. Le 27 avril, Manuel Valls, achevait d’enterrer, depuis le Vatican, tout espoir de PMA, jusqu’à « la fin de la législature ».
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Les associations LGBT grincent des dents
Pour les associations LGBT qui soutenaient le projet de loi famille et son volet sur l’ouverture de la PMA aux couples de femmes, c’est la rencontre de trop. Amandine Miguel, porte-parole de l’Inter-LGBT, nous confie y voir un signal inquiétant :
« Les écouter c’est considérer leur position comme acceptable, alors que leur position consiste à discriminer les personnes en fonction de leur orientation sexuelle, à interdire aux femmes de disposer de leur corps et à s’opposer à ce que tous aient le même droit. Ce n’est pas acceptable. En les recevant, on les considère comme acceptables. »
La venue des mouvements anti-mariage gay au gouvernement pourrait bien coûter au Parti Socialiste sa participation aux prochaines marches des fiertés à travers la France, comme l’évoquait Nicolas Gougain, ancien porte-parole de l’Inter LGBT dans une tribune, publiée le 29 avril dans le Monde : « Fermer définitivement la porte à un engagement de campagne de François Hollande de 2012 ne peut être sans conséquence. Les socialistes – qui portent ce gouvernement comme ils peuvent – doivent s’attendre à un accueil glacial des manifestants et des associations en Juin prochain lors de la Marche des fiertés. » Pour l’heure, seuls Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et le Front de Gauche sont invités à participer à la Marche des Fiertés parisienne. L’Inter LGBT qui organise le marche et regroupe une soixantaine d’associations ne s’est pas encore prononcée sur l’éventuelle participation de personnalités socialistes aux cortèges de tête.
Avec cette semaine d’hécatombe pour la PMA, Laurence Rossignol persiste et signe le divorce entre les mouvements LGBT et le gouvernement. « On a un gouvernement de gauche, un Parlement de gauche et une politique conservatrice de droite! » s’exclame Alix Berranger, du collectif Oui Oui Oui dans les colonnes de L’Express. L’Inter-LGBT, quant à elle n’hésite pas à parler de « trahison » dans un communiqué de presse du 29 avril, dans lequel on peut aussi lire: « les personnes LGBT ne sont pas des pigeons que l’on peut appâter tous les cinq ans, une promesse à la fois ».
« Nous attendions du nouveau gouvernement du courage et de la détermination sur cette question. Il n’en est rien », déclare SOS Homophobie dans son communiqué du 29 avril. « La recherche de l’apaisement doit-elle se faire au détriment de la sécurité, des droits et de l’égalité de toutes ? Aujourd’hui, la PMA est une réalité. » En choisissant de reculer sur la loi Famille, le gouvernement a opté pour une solution qui ne convient à personne, ni aux associations LGBT qui attendaient l’application de la loi Famille dans toutes ses dimensions, ni aux conservateurs qui souhaitent toujours le retrait de la loi sur le Mariage pour Tous.
Pour les associations LGBT, tout espoir venant du gouvernement est donc définitivement mort. Pour Amandine Miguel, l’heure est à la raison : « On a pris note du manque de courage politique du gouvernement et on appelle le gouvernement à la raison. Nos revendications sont de l’ordre de la modération ,on veut arrêter ce faux procès à la PMA qui a été depuis plus d’un an diabolisée. C’est une urgence sanitaire d’ouvrir la PMA à toutes. »
Dernier espoir pour les associations, les parlementaires, dont un groupe mené par Sergio Coronado (EELV) déposera une proposition de loi en faveur de la PMA le 7 mai.
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