Sur son dernier album, « Løve », Julien Doré déclare sa flamme à Michel Platini. Le chanteur a eu envie de rencontrer l’idole, désormais président de l’UEFA. Nous étions là pour passer le ballon.
Michel, comment avez-vous découvert la chanson que Julien a écrite sur vous, intitulée Platini ?
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Michel Platini – Sur le net, je crois. On m’en avait parlé, j’étais curieux. Et content qu’un jeune chanteur s’intéresse à moi. Que Marcel Amont ou Enrico Macias fassent une chanson sur moi dans les années 80 m’aurait moins étonné (rires). Mais qu’un garçon de 30 ans, tout juste né quand j’ai arrêté ma carrière, ait envie de me consacrer une chanson, ça m’a surpris et flatté. J’aime beaucoup la chanson parce qu’elle ne correspond pas à la façon dont on parle en général du foot. Il y a quelque chose de doux, de tendre, cet imaginaire un peu décalé qui est celui de Julien…
Julien Doré – Je ne sais pas si j’aurais pu écrire sur un joueur dont je serais le contemporain. La distance générationnelle me rendait plus libre pour aller vers quelque chose d’imagé et essayer de rendre compte de façon poétique de l’un des plus grands mythes du foot.
http://www.youtube.com/watch?v=chO8ZTm0OsQ&feature=kp
C’est quand même curieux d’écrire sur un joueur qu’on n’a pas vu jouer…
Julien Doré – En fait, mon album Løve ne contient que des chansons d’amour. Et Platini en est une. Mais il fallait que je pense à une légende comme Michel pour que les mots me viennent. Ensuite, pour le refrain, j’ai imaginé croiser le prénom Michel avec le texte lui-même mythique des Beatles. Ça a donné « Michel, ma belle… ».
Ça vous a surpris qu’on parle de vous au féminin ?
Michel Platini – Ben, j’ai compris que c’était une référence à Michelle des Beatles, qui pour le coup n’a pas été écrite pour moi (rires). Donc non, pas plus que ça. Vous savez, Julien, que j’ai eu deux disques d’or ? Deux disques d’or et trois Ballons d’or ? (il se marre).
Julien Doré – Ah non…
Michel Platini – Le premier, c’était avec les Restos du cœur, leur premier titre, écrit par Jean-Jacques Goldman. Le second en Italie, avec d’autres joueurs, pour une chanson de Noël. Je ne sais pas chanter et j’ai eu deux disques d’or !
Julien Doré – Oh vous savez, vous n’êtes pas le s eul ! (rires)
Michel Platini – En fait, sur la chanson des Restos, je parle. Paul Lederman, un ami de mon agent, est venu m’enregistrer pour que je dise mes deux phrases. Ma génération adorait Coluche.
Vous le connaissiez personnellement ?
Michel Platini – Oui, bien sûr. On avait fait des émissions de foot ensemble. Je l’avais invité dans certaines qui m’étaient consacrées… Il aimait beaucoup le foot. La veille de sa mort, nous avions battu l’Italie en huitième de finale de la Coupe du monde 86. Il avait fait un grand feu d’artifice dans sa maison pour fêter la victoire de la France. Et le lendemain, il a eu son accident de moto…
Ton intérêt pour le foot remonte à quand, Julien ?
Julien Doré – J’ai grandi dans une petite ville près de Montpellier, Lunel. Donc j’ai beaucoup suivi le club de Montpellier.
Michel Platini – Ça va, c’est des copains. Je suis très proche de Loulou (Louis Nicollin, président du club – ndlr).
Julien Doré – Quand j’ai eu ma caisse, j’allais tous les week-ends à la Mosson (le stade du club de Montpellier – ndlr) voir des matchs. J’ai fait beaucoup de futsal. J’ai monté un club et on faisait des compétitions. J’ai arrêté quand je suis entré aux beaux-arts. Ça devenait compliqué de faire les deux et, comme j’étais gardien, j’en avais un peu marre de me prendre tous ces ballons dans la gueule. Gardien de but de futsal, c’est comme au hand, les mecs te loupent pas. Mais ça me manque. En tournée, dans le car, en été, il y a toujours un ballon. On se fait des matchs avec Arman Méliès, qui est un grand supporter de Saint-Etienne, et mon autre guitariste, Darko Fitzgerald, qui supporte le PSG.
La génération de l’équipe de France qui a le plus compté pour toi, c’est laquelle ?
Julien Doré – Celle de la Coupe du monde 98. Je me souviens vaguement de la Coupe du monde 94, sans la France. Mais 98, ça a été décisif pour moi. Quand je revois des images des Yeux dans les Bleus, ça me fout toujours des frissons. L’autre jour, dans un hôtel, j’ai croisé Fabien Barthez, ça m’a fait un effet dingue. Mais j’ai pas osé lui parler. Pourtant, je l’ai vénéré. Mais j’aimais beaucoup Zidane évidemment, Lilian Thuram, Laurent Blanc et son but contre le Paraguay… Emmanuel Petit aussi ! Je trouvais qu’il avait vraiment la classe. Les grands joueurs de foot sont de grands interprètes. Même si le collectif est essentiel, ils impriment leur style à une action.
Michel Platini – Oui, le point commun entre le foot et la musique, c’est que ça crée des émotions. Mais j’ai l’impression aussi que ce sont deux industries qui évoluent de la même façon. Quand j’étais ado, dans les années 60, il y avait des tubes, et leur durée de vie était de quelques mois. Il fallait attendre un peu pour le suivant. Aujourd’hui, il y a une accélération. C’est pareil pour le foot. A mon époque, on était un peu protégés des médias. Maintenant, un footballeur, c’est quelqu’un qui passe à la télé tous les trois jours. Tous les matchs sont diffusés. Un joueur est jugé sur un Paris-Guingamp comme si c’était décisif.
Vous diriez que la pression est plus forte aujourd’hui sur les joueurs ?
Michel Platini – Je ne sais pas… Je pense déjà que ce n’est pas la même pression s’ils sont français ou pas. Ibrahimovic s’en fout, je crois, de ce que la presse française peut écrire sur lui. Il ne la lit pas. Un Français comme Ménez, quand on le critique, ça doit le blesser, blesser sa famille… La différence entre Julien et un joueur de foot, c’est que quand il entre dans la salle pour un de ses concerts, les gens sont là parce qu’ils l’aiment. Un joueur de foot peut disputer un match devant un stade où les gens l’insultent.
Julien Doré – Effectivement, c’est pas rien comme différence ! Ça vous est arrivé souvent ?
Michel Platini – En début d’année, je suis allé voir un match, Florence-Barcelone, à Florence. Là-bas, ils détestent la Juve. Quand je suis entré avec le président dans le stade, un mec qui passait en moto a hurlé « Platini, va fanculo ! » Le président s’est excusé, super gêné. Mais je lui ai dit que c’était un vrai bonheur. J’avais l’impression de revenir vingt ans en arrière ! Aller à Florence sans se faire insulter, y a pas de plaisir (rires). Je sais qu’au fond, c’est pas méchant.
A l’époque où vous jouiez, vous aviez un tel détachement ?
Michel Platini – La première fois que je suis arrivé pour jouer à Florence, on était tous allongés dans le bus parce que les supporters florentins avaient brisé les vitres en nous jetant des pierres. C’était difficile d’être complètement détaché (rires).
On n’a gardé que les bons souvenirs de vous en équipe de France, mais il y a eu des matchs, contre Stuttgart par exemple, où vous vous faisiez siffler…
Michel Platini – Je me souviens de ce match amical en août 1981, peu après l’élection de François Mitterrand. Le bouquin d’un journaliste venait de sortir qui prétendait révéler combien d’argent je gagnais. Il racontait n’importe quoi, moi-même je ne savais pas combien je gagnais à l’époque. Des chiffres étaient sortis dans la presse, les socialistes étaient au pouvoir et en entrant sur le terrain j’avais l’impression d’être un aristo à qui il fallait désormais couper la tête. J’ai dit : « Puisque c’est comme ça, je sors. » Mais le match d’après, je suis revenu et j’ai mis deux buts contre l’Angleterre (il fait un clin d’œil).
Et Michel Hidalgo vous avait sorti ?
Michel Platini – Oui. Le public hurle « Platini dehors », donc je sors. Mais à l’époque, la France était un pays où le football n’était pas du tout au centre de l’attention médiatique. Ça commençait juste. Jusqu’aux années 70, en France, tout le monde s’en foutait, du foot. Ma génération a joué au football pour montrer aux gens que c’était un sport magnifique. Avant les années 80, c’était impensable qu’un artiste, un intellectuel, parle de foot. Même Mitterrand, qui aimait vraiment le foot, n’en parlait jamais…
Julien Doré – En France, c’est vrai. Mais en Angleterre, le foot et la pop sont vraiment très imbriqués. L’un comme l’autre appartiennent à la pop culture. Tous les groupes ont leur club fétiche, en parlent en interview…
Avec Julien, en préparant celle-ci, on parlait de votre entretien croisé avec Marguerite Duras, publié en 1987 dans Libération…
Michel Platini – Il a vraiment marqué, on m’en parle encore régulièrement ! A l’époque, je n’aurais jamais cru. Je n’ai pas compris grand-chose à ce qu’elle disait…
Julien Doré – Elle avait des visions. C’est ça qui était beau ! Il y a une phrase très belle que vous lui aviez répondue. Vous disiez que le football n’est pas un sport logique. Il n’a pas de lois. Les mécanismes qui font qu’une équipe perd ou gagne sont irrationnels. Et pourtant, tout le monde passe son temps à essayer de les expliquer…
Michel Platini – Bien sûr. C’est le seul sport, je crois, où tu peux être le meilleur sur le terrain pendant quatre-vingt-dix minutes et pourtant perdre. En tennis, si t’es le meilleur, tu gagnes…
Julien Doré – Ah oui ! En musique, on a ça aussi : ça s’appelle les Victoires de la musique. Même si t’es le meilleur, tu perds (rires).
Le moment où vous arrêtez de jouer, à 32 ans, vous l’avez vécu comme un deuil ?
Michel Platini – Non parce que je n’avais plus d’essence. J’étais cuit, à plat. J’ai été blessé pendant un an. Pendant six mois, j’ai pris des anti-inflammatoires pour ne pas boiter. Il fallait vraiment que j’arrête. Mais je n’avais aucune idée de ce que j’allais faire après. Je n’avais rien prévu. Je ne voulais pas être entraîneur. Je suis devenu sélectionneur de l’équipe de France presque par hasard et je n’étais pas fait pour ça. Ensuite, je me suis retrouvé président du comité d’organisation de la Coupe du monde 98, parce que Mitterrand souhaitait qu’il y ait une coprésidence. Grâce à la Coupe du monde, j’ai rencontré Sepp Blatter qui m’a demandé de l’aider à devenir président de la Fifa. Je suis devenu membre du comité exécutif de l’UEFA puis de la Fifa. Ça m’est un peu tombé dessus, mais j’ai fini par le souhaiter. C’est mon destin.
C’est vrai que vous pleuriez dans la bagnole en rentrant de Turin en 1987, après avoir mis fin à votre carrière ?
Michel Platini – D’abord, c’était pas « la bagnole », c’était la Ferrari Testarossa ! Donc « the » bagnole ! (rires) On venait de déjeuner en Suisse avec des amis, c’était un 30 juin, à la fin de mon contrat avec la Juve, et avec Christelle, mon épouse, on roulait à 30 à l’heure sur l’autoroute tellement on pleurait. Même les gros camions nous doublaient en klaxonnant. Je pense que si Christelle m’avait dit : « allez, on fait demi-tour », on l’aurait fait. Et Gianni Agnelli (propriétaire du club, qui avait fait venir Platini à Turin – ndlr) voulait que je continue à jouer ou que je reste travailler avec lui. Il ne voulait surtout pas que j’aille jouer ailleurs ! Mais non, je n’en pouvais plus… Alors nous sommes rentrés chez nous, à Nancy. Ça faisait longtemps qu’on était partis.
Julien Doré – Vous parliez de destin. Vous y croyez ?
Michel Platini – Complètement, oui. A la fatalité aussi. Je crois qu’il y a des trains à prendre à un moment donné. J’ai eu de la chance, j’ai pris de bons tins, qui sont arrivés au bon moment. Mais si j’ai une qualité, c’est le sens de l’anticipation. Je suis tout le temps en train de penser à ce qui pourrait arriver et à m’y préparer, à comment je vais réagir, à ce que je dois dire. Ma femme me dit que je parle tout seul… (rires) Longtemps, j’ai été populaire. Aujourd’hui, je dirais plutôt que je suis respecté. Je ne peux plus vraiment être populaire, parce que mon boulot s’apparente quand même un peu à celui d’un gendarme. Je prends des coups pour protéger l’idée que je me fais du football… Mais je ne me serais pas présenté à un second mandat si c’était un boulot merdique. Mon travail, ça consiste aussi à empêcher qu’un club ou deux puissent acheter les vingt-cinq meilleurs joueurs du monde avec les moyens illimités d’un Etat, parce que là, le foot, ce sera fini…
Votre boulot, c’est l’exercice d’un pouvoir ?
Michel Platini – Le pouvoir, c’est un outil. Quand tu as le pouvoir, tu peux faire le bon boulot. C’est plus facile de prendre des engagements quand t’es président de l’UEFA que quand t’es consultant à Canal+ – je l’ai été aussi. Quand on est journaliste, commentateur, on peut ne pas être d’accord mais on ne prend pas de décisions. J’ai voulu conquérir la légitimité à prendre des décisions. Même si je le fais de façon démocratique.
Michel, quels sont les joueurs que vous aimez regarder jouer aujourd’hui ?
Michel Platini – Il y en a que vous ne connaissez même pas parce qu’ils ne sont pas très célèbres, qui sont très bons et qui créent des choses quand ils jouent. Après, il y a les stars… Le joueur que j’ai le plus aimé, c’est Johan Cruijff (le Platini néerlandais des années 70 – ndlr). Il a été mon idole.
Julien Doré – Que pensez-vous de Rémy Cabella, par exemple ?
Michel Platini – C’est un très bon joueur. Des bons, il y en a beaucoup et le football français doit en créer de très bons pour pouvoir les vendre et rivaliser financièrement. Mais chaque match a quelque chose, que ce soit en Ligue 1 ou en Ligue 2. Il y a toujours un enjeu, une pression… C’est pour les émotions qu’il procure que les gens aiment tellement le foot. Exactement comme la musique.
Julien, est-ce qu’il y a des matchs dont tu te souviens de chaque minute ?
Julien Doré – Ma grand-mère est italienne. Je suis né le 7 juillet 1982, ma naissance a pris un peu de temps, donc ma grand-mère était obligée de suivre les matchs de la Coupe du monde à l’hôpital, aux côtés de ma mère. Ça l’a beaucoup agacée, elle était une grande supportrice de l’Italie. Et cette année-là, ils ont gagné le Mondial espagnol. Petit, j’ai des souvenirs d’elle devant les matchs de foot. Les premiers matchs dont je me souviens le plus ensuite, ce sont ceux de 98, puis ceux de Montpellier à la Mosson, contre l’Etoile rouge de Belgrade, ou le dernier match de Bruno Martini (gardien de Montpellier de 1995 à 1999 – ndlr)… Quand j’ai vu entrer les gars de Montpellier en Ligue des champions face à Arsenal, j’y croyais pas, j’étais vraiment ému. Aussi ému que quand j’écoute la musique de Neil Young. Pour moi, il y a une continuité entre l’un et l’autre. Un footballeur peut, par un beau geste, un but, suspendre le temps, comme un artiste avec une chanson me donne le sentiment que le temps s’est arrêté pendant trois minutes.
Et vous Michel, un match inoubliable parmi ceux que vous avez joués ?
Michel Platini – Le France-Allemagne de Séville (lors du Mondial 82 – ndlr). On a vécu des choses inoubliables. J’en avais parlé à Marguerite Duras. C’est le plus beau souvenir de ma vie, ce match-là. Et on l’a perdu. Il a duré deux heures, et durant ces deux heures on est passés par toutes les émotions de la vie. Toutes. La crainte, la haine, l’amour, la joie… C’était un moment de vie unique, comme je n’en ai jamais vécu dans ma vie de footballeur. Et après, quand on se retrouve dans les vestiaires, on est onze à pleurer. C’est assez fort de pleurer à onze… Je ne sais pas si vous avez déjà vécu ça…
Julien Doré – Moi, quand le bus de la tournée fait son dernier trajet, que les quatorze gars réalisent que c’est le dernier voyage et que moi je sais que pour que cette aventure à plusieurs se reproduise, il va falloir que je réécrive des chansons, je vous jure qu’on est tous en larmes. Même les gars les plus tatoués et les plus costauds qui portent le matériel…
Michel Platini – Oui, c’est la deadline. J’ai vécu ça le jour de la finale en 98, après des années passées à l’organiser, cette Coupe du monde en France. Pour moi, pour l’équipe, c’était fini, tout simplement, rien après, point final. Alors que quand tu es joueur, il y a toujours un autre match derrière.
Elle va être comment, la Coupe du monde au Brésil ?
Michel Platini – Ça dépend beaucoup de comment vont se passer les choses socialement. Je n’ai pas de bons échos de la situation. Il y a des tensions, des manifs. Je ne sais pas si le pays va faire la paix pendant un mois ou au contraire se déchirer en profitant de l’impact du Mondial. En tout cas, ça va être très fliqué, militarisé. Ce qui n’est pas le but d’une Coupe du monde.
Le Brésil a des problèmes sociaux et politiques, mais c’est une démocratie. En 1978, la Coupe du monde avait lieu en Argentine, sous la dictature. Quel souvenir en gardez-vous ?
Michel Platini – Je me souviens que tous les intellectuels m’ont cassé les couilles pour ne pas y aller. Et Yves Montand, Simone Signoret… Il s’est passé la même chose récemment avec la Russie et les Jeux de Sotchi. Ma position a toujours été contre le boycott. Je pense qu’il vaut mieux que les sportifs se rendent sur place et expriment leur sentiment. Il y a toujours des ambassades, des échanges diplomatiques et commerciaux avec les pays incriminés, alors pourquoi le sport devrait-il être le seul à pratiquer le boycott? Décrété par des gens qui ne s’y intéressent jamais autrement. Je ne suis pas d’accord.
Recueilli par Frédéric Bonnaud et Jean-Marc Lalanne
Julien Doré en tournée le 8 juin à Maubeuge (Les Folies de Maubeuge), le 26 à Nancy (L’Autre Regard), le 27 à Lyon (Les Nuits de Fourvière), le 11 juillet à La Rochelle (Francofolies), le 19 à Carhaix (Vieilles Charrues), les 15 et 16 novembre à Paris (Olympia)
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