Le génial Brodinski débarque avec un impressionnant album en février : premier clip, premier extrait et premiers propos du prodige français.
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“On a juste cherché à amener le rap ailleurs…” Brodinski, juste rentré d’un périple aux Etats-Unis, incluant surtout une longue immersion à Atlanta, parle avec fierté de son album, qui sortira le 23 février. Sans crâner, sans survendre : juste avec le sentiment d’avoir pu échanger, collaborer à égalité avec certains de ses héros. Ravi voire soulagé d’avoir relevé un nouveau défi, évacué d’anciens complexes.
Il faut dire qu’en débarquant aux Etats-Unis, où il rêve déjà de revenir travailler, produire, troquer les idées, il avait en main les cartes magiques, celles qui ouvrent bien des portes en 2014 : avoir collaboré avec Kanye West et venir de Paris. “A Atlanta, les rappeurs déboulaient avec quinze potes, ils voulaient voir les mecs de Paris, entendre ce son… Depuis que Jay Z et Kanye West ont fait la chanson Niggas In Paris, Paris est devenu la nouvelle Mecque, les mecs nous parlaient d’euros, avaient l’impression que c’était l’Eldorado… Quant à Kanye, quand un rappeur me disait qu’il n’arriverait pas à faire ce que je lui demandais, je n’avais qu’à lui répondre “mais Kanye l’a fait, lui, quand je lui ai demandé » pour qu’il revienne au micro ! A la fin, moins ils comprenaient, plus ils étaient contents !”
Et effectivement, à travers l’impressionnant générique d’invités, de rappeurs américains comme le formidable ILoveMakkonen à une chanteuse folk australienne comme Georgi Kay, on sent l’implication, le désir de surpassement de chacun. Travail inouï sublimé par la production diabolique, lascive et puissante, de cet album, où l’editing des chants fait des miracles de bizarrerie et de suavité.
Et pourtant, pour Brodinski précédé d’une gloire de DJ techno, la partie n’était pas gagnée d’avance : “On a souffert de la sale réputation de l’EDM chez les rappeurs américains, mais les frontières sont clairement en train de bouger. Il faut dire que ces beats lents sont du pain béni pour moi, car pour quelqu’un qui vient de la techno, c’est juste le même beat divisé par deux, je maîtrise totalement le truc, facile de passer de 128 bpm à 64 bpm… Sur cet album, autant que producteur, j’ai assuré une grosse direction artistique, il y avait beaucoup de matière à triturer, trier.”
Démonstration avec ce premier single, Can’t Help Myself, trésor gluant, humide et violent qui humilie en quelque minutes d’évidence tant de rapprochements douteux et cliniques entre électro et rap. Avec toujours, et c’est la patte Brodinski, cette effarante simplicité et efficacité des beats, qui dévissent les têtes. “On a fait ce morceau pour les clubs et les voitures“, s’amuse le Français qui, élargissant à l’album, affirme l’avoir conçu “comme un de mes DJ sets, où les sons s’enchaînent, se mélangent naturellement, sans se soucier de famille ou de genre”.
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