Sous la direction de Didier Pasamonik et Joël Kotek, une somme captivante sur un sujet rarement abordé.
La Shoah est-elle soluble dans l’humour ? Pourquoi les superhéros des années 1940 n’ont-ils pas sauvé les Juifs ? Etait-il possible de dessiner des BD clandestines quand on était détenu dans les camps ? Les grands auteurs de comics juifs américains des années 1940 comme Will Eisner ont-ils consacré des travaux au nazisme ? Est-ce que Maus d’Art Spiegelman fut la première BD consacrée à la Shoah ? Charlie Hebdo a-t-il exercé sa dérision sur les Juifs et la déportation ? Parmi les dessins satiriques sur la période nazie, comment distingue-t-on les antifascistes des antisémites ? La BD négationniste, ça existe ?
Des textes savants mais accessibles
Les réponses se trouvent dans cet ouvrage collectif (catalogue d’une expo au Mémorial de la Shoah), bel ensemble de textes savants mais accessibles agrémentés de nombreuses planches. Une lecture intéressante et éclairante en nos temps où la “bête immonde” se réveille et où le rire s’est perdu entre les écueils symétriques du politiquement correct et de l’ignominie.
Shoah et bande dessinée – L’image au service de la mémoire (Mémorial de la Shoah/Denoël Graphic), 168 pages, 29,90 €