Le petit théâtre de Dany Boon prend place dans la police d’intervention. Toujours aussi déconnecté.
Une jeune policière, Johanna Pasquali (Alice Pol), motivée mais maladroite (uh, uh !), est la première femme à entrer au Raid (ohhh !) grâce à son papa (Michel Blanc), qui est ministre de l’Intérieur (pouf, pouf !). Elle va faire plein de bêtises (ah, ah, ah !), chaperonnée par son chef et formateur misogyne, Eugène Poissard (rrr, rrr, rrr !), joué par Dany Boon (ouarf), d’abord dépassé par la nullité de son binôme (hi, hi !) puis amoureux d’elle (ahhhhh !).
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Le film de Boon ressemble à un vieux film pour enfants. Le spectateur et son âme infantile sont priés de rire, pouffer ou s’attendrir à chaque étape d’un récit très bébête. Rien de grave (hormis un attentat terroriste qui peinera à faire rire quiconque), tant Boon nous a habitués, depuis Bienvenue chez les Ch’tis, à ce type de film anodin, qui ne dit rien sur rien et ne prête guère à conséquence.
Trou spatiotemporel
L’étrange, dans tous les films de Boon, c’est que les personnages semblent ne jamais avoir existé avant que le film commence et ne plus exister après. Dans Bienvenue chez les Ch’tis, Kad Merad n’avais jamais entendu parler d’une région Nord-Picardie située dans le nord de la France… Ici, le pauvre mari d’Alice Pol (Patrick Mille) découvre en même temps que nous que sa copine casse tout ce qui l’entoure chez eux, comme s’il ne l’avait jamais vue auparavant.
Au fond, rien n’existe. Il n’y a pas de hors-champ, pas d’avant, pas d’après. Un film de Boon est un trou spatiotemporel, plein de pantins désarticulés, figés, sans âme, qui disparaissent quand commence le générique de fin.
Raid dingue de Dany Boon (Fr., 2017, 1 h 45)
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