Fin de polémique pour Sexion d’Assaut, qui se veut désormais un groupe modèle. Soucieux de rétablir son image, le groupe « homophobe à 100% » participe désormais à des rencontres contre les discriminations, comme ici à Saint-Brieuc. Parmi les intervenants, Louis-Georges Tin, Christian Provost et Olivier Cachin. Vidéos.
Les MTV Europe Music Awards les ont retirés le 7 novembre de la liste des nominés comme « Meilleur artiste français » en raison des propos « encourageant ouvertement l’intolérance ».
Sexion d’Assaut est par contre bienvenu en Bretagne depuis son opportune mue en défenseur de « déviances sexuelles » qui étaient pourtant si « inacceptables » il y a quelques semaines.
Mieux, le vice-président du Conseil général des Côtes d’Armor, Christrian Provost, est venu rencontrer les membres du groupe à l’occasion de leur passage au festival Cité Rap de Saint Brieuc. « Il y a trois semaines, moi je ne connaissais pas Sexion d’Assaut » avoue-t-il derrière sa moustache et son pull marin.
La raison de sa présence ? Une rencontre-débat en public, retransmise sur Armor TV, pour expliquer l’importance de la lutte contre les discriminations et notamment l’homophobie. Une condition sine qua non à la venue du groupe pour La Contremarche, organisateur de Cité Rap:
« On est là pour faire de l’éducation populaire, déclarait Mathieu Lefort, directeur artistique du festival pendant la conférence, on se sert de tous les espaces nécessaires pour développer la démocratie et la citoyenneté. »
Pour faire de cette polémique une « traduction pédagogique », La Contremarche a invité plusieurs acteurs de la lutte contre les discriminations et l’homophobie, dont Louis-Georges Tin est un des hérauts.
Ce fut également l’occasion pour Lefa de dépasser le repentir pour en appeler à la responsabilité de la presse:
« Les médias ont aussi cette responsabilité de restituer, de retranscrire les propos qui ont été tenus (…) sans les transformer pour faire un buzz. (…) Il y a beaucoup de propos qui ont fait scandale mais qui n’ont jamais été prononcés ».
Pour Olivier Cachin, qui avait rencontré Lefa et Louis-Georges Tin il y a quelques semaines pour Les Inrocks:
« Sexion d’Assaut, c’est le premier groupe [de rap] qui ose dire « non, ce n’est pas être un vrai bonhomme que d’être homophobe, il faut reconnaître son erreur » ».
Bon gré, mal gré, Sexion d’Assaut parait paradoxalement condamné à devenir le représentant du respect des différences. Les membres du groupe se sont engagés à devenir des artistes-modèles en la matière: distribuer des tracts pendant les concerts prônant « les valeurs citoyennes de lutte contre l’homophobie et des discriminations en général », enregistrer un titre ou faire des concerts pour cette même lutte et rencontrer sur chaque date de concert les associations homo-, bi- et transsexuelles. A quand Sexion d’Assaut aux Enfoirés?