La politique israélienne actuelle est criminelle, stupide et suicidaire. La réponse à cette politique par le boycott culturel est consternante. Les artistes et les œuvres doivent circuler librement partout, quel que soit leur pays d’origine.
Le monde entier en convient, y compris Barack Obama, la politique israélienne actuelle n’est plus tenable. Le problème, c’est que les condamnations de principe d’Israël ne sont jamais traduites en actes. La brutalité des dirigeants israéliens et l’impuissance de la communauté internationale à infléchir leur politique entraînent d’autres problèmes.
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Prenons par exemple le boycott culturel d’Israël. Des personnalités du cinéma comme Ken Loach ou Jane Fonda appellent à boycotter tout festival qui présenterait des films israéliens. Des chanteurs (Elvis Costello, Black Francis, Gorillaz…) ont annulé leurs concerts en Israël. Réagissant à chaud à l’affaire de la flottille, le circuit Utopia a déprogrammé le film israélien A cinq heures de Paris (photo).
On ne discutera pas les intentions des boycotteurs, mais on condamne catégoriquement les moyens. Fermer des portes dans la vaste circulation des œuvres, c’est s’ériger juge et censeur dans un domaine synonyme de liberté, infantiliser artistes et public, désigner une population à l’opprobe, punir des créateurs pour les agissements de leurs dirigeants, recourir aux méthodes mêmes que l’on prétend combattre. C’est aussi se tirer une grosse balle dans le pied puisque les artistes israéliens font partie des voix les plus critiques de leur pays, les plus concernées par la question palestinienne.
Enfin, la sélectivité de ces actions est malsaine. Israël serait-il le seul Etat à commettre des crimes et à violer le droit international ? Pendant que la planète s’indignait de l’affaire de la flottille, six cents civils étaient tués au Darfour dans l’indifférence générale.
Qui organise le boycott culturel du Soudan ? Ken Loach ou le réseau Utopia ont-ils songé à faire campagne contre les films iraniens, russes ou chinois au motif des crimes commis par les dirigeants de ces pays ? Les Etats-Unis et leur fidèle vassal britannique ont causé des milliers de victimes civiles en Irak. Qui a appelé au boycott culturel anglo-saxon ? Il aurait donc fallu boycotter Ken Loach et Jane Fonda, Elvis Costello, Pixies et Gorillaz. Puis faire silence sur tous les artistes américains et britanniques au nom des crimes et mensonges de Bush et Blair.
La politique israélienne actuelle est criminelle, stupide et suicidaire. La réponse à cette politique par le boycott culturel est consternante. Elle ne fait que mettre de l’huile sur un feu déjà bien nourri, sans rien résoudre sur le fond. Les artistes et les œuvres doivent circuler librement partout, quel que soit leur pays d’origine.
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