Entre ces deux-là, le courant n’est jamais passé. Aujourd’hui encore, quand l’un se met en scène, l’autre le marque à la culotte. Sarkozy s’agite donc aujourd’hui pour faire passer inaperçue la création du parti de Villepin, ce lundi.
L’appel de la mi-juin
Nicolas Sarkozy surveille de très près l’agenda de son rival. Depuis quelques jours, le Président a pris le temps de rencontrer les proches de Dominique de Villepin, à l’image de Marie-Anne Montchamp, porte-parole du futur parti:
« L’Elysée porte une attention vigilante, méticuleuse à la création de notre mouvement », a-t-elle lancé à la sortie.
Nicolas Sarkozy participera au 13e Forum économique international de Saint-Petersbourg. Une vingtaine d’accords économiques et contrats devraient y être signés entre la France et la Russie. De quoi fournir quelques bonnes images aux médias et éviter que les sujets sur Villepin ne soient trop longs. Ce dernier a encore le temps de redresser la barre s’il nous sort un show façon Fête-de-la-Fraternité-Ségolène-Royal et des ralliements de poids.
On se souvient pourtant qu’entre les deux hommes, les relations n’ont pas toujours été simples, Sarkozy préférant Edouard Balladur à Jacques Chirac avant la présidentielle de 1995.
Mimétisme du côté de l’ex-Premier ministre, qui suit à la lettre les préceptes de Chirac appliqués dans toutes ses campagnes électorales :
« Quand on peut manger, on mange. Quand on peut pisser, on pisse. »
Résultat, Villepin avale tout ce qu’il lui tombe sous la main. Et n’a plus rien à envier à son mentor dans le tapotage du cul des vaches, veaux et porcelets.
Les habitants ont en souvenir son discours à l’ONU contre l’intervention des Etats-Unis en Irak. Ses dernières prises de position contre l’attaque par un commando israélien d’une flottille humanitaire au large de Gaza ont fini de l’installer dans le paysage.
« Trop d’hommes politiques parlent de la banlieue sans jamais y venir, ou alors derrière des CRS », répète avec envie Villepin, au Val Fourré.
L’homme savoure, conscient du message qu’il envoie à son adversaire.
Le procès Clearstream
La presse avait alors insisté sur la victoire de Villepin et le revers du Président. Cette décision de justice avait eu pour effet de redonner un élan au principal opposant du chef de l’Etat. Sauf que ce dernier pourrait retrouver quelque couleur si son rival venait à être condamné dans quelques mois. A un an de la présidentielle, il serait ainsi plus assuré d’être le seul candidat de sa famille politique en 2012.