Joyeuse, excentrique, adolescente et indisciplinée, la pop anglaise de CAJUN DANCE PARTY ne se gratte pas le nombril.
L’an passé, au Festival des Inrocks, Cajun Dance Party avait joué très tôt et uniquement à Paris mais avait une bonne excuse : le groupe devait rentrer à Londres, l’école l’attendait. Scolaire, ce premier album ne l’est pourtant pas du tout, ou alors surtout en cour de récréation. Pourchassé par la hype et tous les labels anglais depuis deux ans, Cajun Dance Party a eu l’intelligence d’attendre sans contenir son excitation débordante, de peaufiner sans émousser sa jubilation adolescente. Aucun musicien n’est encore majeur, mais ce groupe, lui, l’est : il sort exactement le genre de disque racé et agité qu’il fallait pour remettre l’Angleterre, en ses termes, sur la carte de la pop excitante, teenager, crâneuse.
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De Belle & Sebastian aux Smiths, du catalogue Sarah Records à Bloc Party, pas un faux accent américain dans l’ADN de ce groupe outrageusement britannique et indie. Mais pas de dogme non plus : entre ses premiers MP3 diffusés sur le net (Amylase ou The Next Untouchable, tous deux présents sur ce mini-album) et les titres plus récents, l’évolution et l’ouverture d’esprit du groupe rassurent sur son avenir – radieux. Comme le titre de l’album l’annonce, la pop indie anglaise, minée depuis des années par ses aberrants cahiers des charges (les options tout-fluo, tout-garage ou tout-arty) et ses appétences de stades sort du noir et blanc pour gambader en couleurs.
De Los Campesinos! à Cajun Dance Party, de The Go! Team à The Coral, rouge aux joues et indiscipline joyeuse, la pop anglaise sort enfin de cette sinistre ornière où tous les Razorlight ou Coldplay du royaume l’avaient embourbée.
En Daniel Blumberg et Robbie Stern, les Londoniens possèdent sans doute la paire de songwriters les plus étincelants, complémentaires et – on l’espère pour la tension – conflictuels de cette belle équipe de Cajun Dance Party : à même pas 18 ans, ils font passer Kooks ou Libertines pour des rentiers, des croûtons. Après l’été 2008, leur bac passé, les Londoniens enregistreront leur véritable premier album, attendu déjà avec anxiété : on pourra alors les inviter à jouer au Festival des Inrocks. Après 20 h 30.
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