Enfin réédité, ce disque est un monument tant musical qu’historique. D’un chic absolument grisant, il permet d’abord d’entendre un chef et un orchestre (le Philharmonique de Vienne) à leur meilleur, emballant les Danses slaves de Dvorak et les Danses hongroises de Brahms avec un panache diabolique, une vitalité étincelante. Mais la performance musicale se double […]
Enfin réédité, ce disque est un monument tant musical qu’historique. D’un chic absolument grisant, il permet d’abord d’entendre un chef et un orchestre (le Philharmonique de Vienne) à leur meilleur, emballant les Danses slaves de Dvorak et les Danses hongroises de Brahms avec un panache diabolique, une vitalité étincelante. Mais la performance musicale se double ici d’une vraie leçon d’histoire, tant les Brahms-Dvorak de Reiner donnent quasiment l’impression d’entendre, réchappé du fond des âges, un témoignage sonore sur l’Empire austro-hongrois. En cette année 1960, ce fabuleux maestro lui-même de naissance hongroise et de culture allemande semble mystérieusement retrouver le secret d’un art révolu, imprimant aux œuvres l’exact mélange de rigueur cinglante, d’ivresse et de mélancolie qui fait de ces enregistrements le complément idéal à la lecture d’un Joseph Roth. Sûrement l’un des plus beaux disques de la Philharmonie de Vienne et, par conséquent, l’un des plus somptueux disques d’orchestre jamais réalisés.
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