Soyons francs : à eux deux, Hector Zazou et Harold Budd ont réussi à décourager plus d’un auditeur tenace, cela malgré tout l’intérêt que peut comporter leur démarche créatrice. Cette dernière étant trop souvent enfouie sous une avalanche d’effets de style conceptuels et maniérés, les productions de nos deux compères ne manquaient pas de provoquer […]
Soyons francs : à eux deux, Hector Zazou et Harold Budd ont réussi à décourager plus d’un auditeur tenace, cela malgré tout l’intérêt que peut comporter leur démarche créatrice. Cette dernière étant trop souvent enfouie sous une avalanche d’effets de style conceptuels et maniérés, les productions de nos deux compères ne manquaient pas de provoquer même chez les fans purs et durs quelques séries de bâillements intempestifs. C’est donc avec une appréhension légitime que l’on attendait la sortie de Glyph, fruit de la première réelle collaboration entre Budd et Zazou. Annoncé comme la rencontre de « deux gourous de l’old school ambient », le disque s’avère être une heureuse surprise, puisque cette fois la forme et le fond s’harmonisent agréablement pour nous livrer une musique en apesanteur, sorte d’improbable rencontre entre Aphex Twin et la tribu This Mortal Coil : la froideur technologique de l’un et l’acoustique dépouillée des autres, au service d’un son ambient enfin débarrassé de son encombrante marque de fabrique technoïde et synthétique. Il semble que cette fois-ci Zazou et Budd aient choisi de modérer quelque peu leurs ardeurs emphatiques : la forme et le propos sont moins apprêtés, et l’émotion n’en passe que plus facilement.
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Hector Zazou & Harold Budd, Glyph (Crammed/Sony)
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