L’embêtant, avec Epic Soundtracks, c’est qu’on a toujours nourri pour lui des ambitions démesurées au regard de ses pauvres velléités. On le rêvait paré des atours maudits d’un Alex Chilton ou d’un Brian Wilson, quand il n’avait jamais revêtu que les oripeaux défraîchis d’un crooner éreinté par trop de galas enivrés, donnés au cœur des […]
L’embêtant, avec Epic Soundtracks, c’est qu’on a toujours nourri pour lui des ambitions démesurées au regard de ses pauvres velléités. On le rêvait paré des atours maudits d’un Alex Chilton ou d’un Brian Wilson, quand il n’avait jamais revêtu que les oripeaux défraîchis d’un crooner éreinté par trop de galas enivrés, donnés au cœur des ténèbres de cabarets de seconde catégorie. La faute à Rise above, un disque égoïste, vacillant tout d’un baroque atrophié , qui alliait au poison de Berlin les neuroleptiques de Sister lovers, et qui a su tristement nous griffer le cœur, un automne d’il y a quatre ans. Depuis, la musique d’Epic Soundtracks s’en est allée, en lambeaux, mais son impuissance et son désarroi n’en émeuvent que plus. Même à bout de souffle, aux confins du pathos, Change my life titille encore et toujours la corde sensible. Epic Soundtracks y racle le fond de ses obsessions, en même temps qu’il s’y découvre une passion pour le rhythm’n’blues symphonique de Phil Spector (Stealway), pour les trois accords glaireux de Gloria (Landslide) ou pour l’easy-listening souffreteux (Ring the bells). Avec quelques moyens et un peu de baume au cœur, Epic pourrait faire un Sean O’Hagan très présentable : lui se satisfait pleinement de la compagnie de son piano décharné et de ses chansons ratatinées. A son propos, nos papas parleraient sans doute de coups de pied au cul qui se perdent.
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