Iris McConnell, Sophie Moss et Poppy Hankin sont toutes trois originaires du nord de Londres et ont fréquenté les mêmes établissements scolaires. De précieuses années, pendant lesquelles les trois amies ont nourri une complicité évidente que l’on devine rapidement quand on les croise en interview. Iris se lance : “Une des choses qui nous a […]
Si vous avez aimé le dernier Mac DeMarco, vous allez craquer pour Girl Ray. Un groupe à suivre de très près et à retrouver en concert le 26 octobre au Pop Up du Label à Paris.
Iris McConnell, Sophie Moss et Poppy Hankin sont toutes trois originaires du nord de Londres et ont fréquenté les mêmes établissements scolaires. De précieuses années, pendant lesquelles les trois amies ont nourri une complicité évidente que l’on devine rapidement quand on les croise en interview. Iris se lance : “Une des choses qui nous a le plus rapprochée en dehors de la musique, c’est notre sens de l’humour. On a vraiment toutes ça en commun “. Naturellement, elle cherche confirmation auprès de Sophie, qui ne tarde pas à lui répondre : “C’est vrai. Puis aussi, il faut l’avouer, on est plutôt asociales, ce n’est pas comme si on avait plein d’autres potes ! Si ? “ Les premiers éclats de rire fusent, le ton est donné.
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Un hommage à peine caché à Man Ray
En plus d’être des amies – et pas simplement de « bonnes copines », elles y tiennent – ces filles partagent un projet commun, celui de faire de la musique ensemble. Poppy (absente lors de notre interview) et Iris ouvrent le bal, avant de rapidement enrôler Sophie. A ce sujet, Iris confie, non sans ironie : “Je ne sais pas vraiment pourquoi on lui a demandé ça. Sûrement parce qu’elle avait cette bonne vibe ! » – elles rigolent à nouveau – « Non, pour de vrai, j’étais déjà convaincue que c’était une musicienne talentueuse, enfin je le pressentais. Et en plus de tous nos points communs, on partageait surtout une même vision de la musique “. Sophie acquiesce, ses joues teintées d’une pointe de rouge.
De ce trio (ré)uni nait le groupe Girl Ray, un nom choisi en référence à l’artiste dada et surréaliste Emmanuel Radnitsky, alias Man Ray, pour lequel les filles semblent afficher une certaine sensibilité : “C’est un nom comme un autre. Il aurait pu être pire ? “ demande Sophie ; “Allez, ce n’est pas si mauvais que ça ! “ blague Iris.
Le label Moshi Moshi repère rapidement le « girl band »
Scellant leur entrée “officielle“ dans le monde de la musique, Sophie précise que leur incursion est arrivée “au bon moment“ et parce qu’“il fallait bien qu’on fasse quelque chose d’autre que l’école ! “ rebondit Iris.
Le fait de s’affirmer pleinement comme un groupe de filles parmi tous ceux qui existent déjà, les range-t-elles dans une case spécifique ? Lorsque la bassiste entend cette question, elle reprend tout à coup son sérieux :
“Dans un sens, nous sommes plutôt chanceuses, c’est un mouvement important. Pourtant, c’est aussi troublant, ça facilite la comparaison avec les autres, alors que ça n’a pas vraiment lieu d’être. Le plus chiant, c’est quand on entend des gens répéter : ‘On adore les groupes de filles !!’ Enfin, pourquoi ? Parce que nous sommes des filles ? C’est ridicule ! “
Iris – qui voit ces girls band “simplement comme tous les autres“ – ajoute : “Je crois que la multiplicité de ces groupes permet d’obtenir un coup de projecteur. D’une certaine façon, nous sommes plus exposées. Mais je ne sais pas encore si c’est une bonne chose ou non… » Avant d’enchaîner avec une autre plaisanterie : « je n’ai pas encore résolu cette énigme “ plutôt réussie, au vu de la réaction de sa partenaire.
Une question sérieuse, qui ne les a finalement pas plus affectées que ça dans la confection de leur album Earl Grey, et la signature chez le fameux label indépendant Moshi Moshi (Slow Club, Teleman, The Surfing Magazines…) au début du mois d’août.
La confection d’une chanson façon Girl Ray
Pour réaliser ce premier long format, les jeunes Anglaises ont mis leur savoir-faire au profit de la plume délicate de leur amie :
“ Pour la plupart de nos chansons, Poppy écrit les paroles et les mélodies. Elle crée cette espèce de squelette, juste avec une guitare, ou un autre instrument. On l’écoute, et ensuite on réfléchit ensemble à ce que nous allons en faire. Si on décide de la garder, on étoffe cette base“ détaille Sophie.
Le résultat de ce travail est à la fois rock et pop, jouissif et intime. Un style, qui nous rappelle celui de Cristopher Owen, leader de Girls (le premier concert auquel ont assisté Sophie et Poppy), mais aussi celui de Mac DeMarco, pour les rythmiques entraînantes qui résonnent comme d’agréables ballades. Sans pour autant être complètement d’accord avec cette deuxième partie d’analyse, Sophie concède : “C’est vrai qu’on écoute Mac DeMarco. C’est peut-être pour ça que notre musique ressemble un peu à la sienne, accidentellement. En tout cas, il a une influence considérable sur la culture indé “.
Les filles en profitent pour évoquer une tout autre école, dont elles se sentent plus proches : celle de la musique galloise, citant directement quelques-uns de ses meilleurs porte drapeau : Gorky’s Zygotic Mynci et Cate Le Bon.
Earl Grey : un premier album, présenté prochainement en tournée
A la veille d’entamer une tournée européenne, ces jeunes femmes ne semblent pas vraiment se poser trop de questions sur leur avenir. Si Sophie avoue que “tout s’est passé très vite“ et qu’elle imagine que Girl Ray durera “aussi longtemps que nous nous amusons“, elle admet “ne pas trop se projeter“. Ce à quoi, Iris répond : “Nous serons toujours Girl Ray ! “ Une conclusion légère, qui suggère une suite, qui pourrait arriver dès la fin de l’année, les filles préparant une nouvelle chanson pour Noël.
L’album Earl Grey est disponible sur Apple Music.
En concert le 26 octobre au Pop Up du Label (Paris). Événement facebook.
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