Soul Si l’on voulait être objectif, on dirait que Conversation peace son premier véritable album depuis huit ans est plutôt réussi. C’est-à-dire que dans ce potage attendu surnagent une demi-douzaine de chansons fort écoutables, témoins d’un souffle dont on ne croyait plus Stevie Wonder capable. I’m new ou Rain your love down le […]
Soul Si l’on voulait être objectif, on dirait que Conversation peace son premier véritable album depuis huit ans est plutôt réussi. C’est-à-dire que dans ce potage attendu surnagent une demi-douzaine de chansons fort écoutables, témoins d’un souffle dont on ne croyait plus Stevie Wonder capable. I’m new ou Rain your love down le révèlent toujours aussi fin mélodiste, Take the time out renvoie aux perles funky genre Boogie on reggae woman qu’il savait aligner avec une aisance déconcertante, et on a une indulgence toute particulière pour Taboo to love, cette croonerie violoneuse un peu rance. Sa façon d’intégrer le raggamuffin (Tomorrow Robins will sing) est assez réjouissante et on croirait l’excellent Sensuous whisper sorti de chez US 3 ou de Jazzmatazz. Evidemment, il y a ce son, cette batterie poétique comme du Phil Collins, ces requins de studio partout. Avec nos esprits obtus, jamais avares d’une réduction à quelques antagonismes pas chers (ici mainstream/indie), l’objet paraît irrecevable. On se tromperait de guerre en le contestant sur ce terrain. Sa musique a toujours relevé d’une logique commerciale autant qu’artistique et même ses chefs-d’oeuvre contenaient en germe tout ce qui allait l’excéder (et nous avec) plus tard. Qu’il retrouve sur Conversation peace une partie de son talent est un fait. Qu’il paraisse impossible aujourd’hui de l’écouter pour cause de nouvelle scène black autrement excitante est un autre problème. Pas forcément le sien.
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