La quatrième saison de Homeland a débuté ce lundi à la télé US. Après de nombreuses critiques mitigées en 2013, l’ancienne série phare de Showtime peut-elle encore redorer son blason ? On vous dit pourquoi selon nous, il faut lui donner une nouvelle chance. (ATTENTION, cet article contient des spoilers sur les saison 3 et 4)
Il n’y a pas si longtemps, lors des Emmy Awards 2012, Homeland coiffait tout le monde au poteau et remportait pour sa première saison les prix les plus prestigieux de meilleure série dramatique, et meilleurs actrice et acteur pour Claire Danes et Damian Lewis. Une entrée en matière fracassante pour la série « post 11 septembre » qui raflait prix, consensus critique et public. Cette année aux Oscars des séries, Homeland ne fait guère plus de vagues. Est-ce l’hystérie de Carrie Mathison, les jérémiades de Dana Brody (l’un des personnages les plus détestés des séries tv) ou les éléments majeurs du charme de Homeland délités peu à peu qui ont lassé ? La troisième saison a en tout cas brillé par son inégalité, mais aussi et surtout par son final choc qui annonçait une redistribution des cartes et une possible renaissance de la série. Après visionnage des deux premiers épisodes de la saison, il semblerait qu’Homeland n’ait pas dit son dernier mot.
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Un nouveau jour
Il faut bien l’avouer : si le sergent Brody fascinait par sa dualité et l’ambiguïté des rapports qui planaient entre lui et Carrie dans les premiers épisodes de la série, sa disparition violente à la fin de la troisième saison est une aubaine pour Homeland. Il était temps de quitter la famille Brody et les situations rocambolesques dans lesquelles Nick et Carrie nous entrainaient malgré nous pour retrouver l’essence de la série d’Howard Gordon : les dilemmes moraux intrinsèques à la guerre contre le terrorisme, et la complexité d’une héroïne toujours un peu plus brisée jouée par la souvent moquée et pourtant plus que brillante Claire Danes.
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Six mois après l’avoir laissée, on retrouve l’agent Mathison supervisant une opération coup de poing près d’Islamabad pour éliminer un terroriste ultra recherché par la CIA. Seulement le bombardement par des drones de la ferme supposée l’abriter tourne au tragique fiasco lorsqu’on comprend l’erreur de cible, et que la seule chose éliminée de la carte est une réception de mariage qui battait son plein. Un nouveau deuil à encaisser pour Carrie qui a accouché de la fille de son grand amour perdu et qui doit faire face à une nouvelle épreuve : la maternité. Plus de pleurs hystériques, ni de crise à répétition comme on a pu malheureusement trop en voir chez Carrie, ici plus forte mais aussi plus perdue que jamais. Que faire de ce petit être à la rousseur éloquente, reliquat d’une histoire douloureuse et symbole qu’il faut continuer à vivre normalement ?
Carrie n’est pas normale, son travail ne l’est pas, ce qui l’habite non plus. Et elle ne va pas faussement le devenir parce qu’elle devient mère. Sa fille vit d’ailleurs chez sa soeur, pendant qu’elle préfère l’état de guerre et mener la vie qui l’anime. Que ce soit à travers les gestes de son quotidien, ou lorsqu’elle comprend qu’elle vient de faire assassiner des centaines de civils innocents, on retrouve toute la complexité de ce personnage si fascinant lors des premiers moments de la série. Pas seulement par la beauté du jeu de Claire Danes, ou par les failles psychologiques propres à son héroïne. Cette version rebootée d’Homeland permet de se rappeler que Carrie Mathison est l’une des héroïnes féminines les plus abouties des séries télé d’aujourd’hui. Bien assez en l’espace de ces deux premiers épisodes pour réveiller en nous l’envie d’Homeland et de laisser le suspense de la nouvelle intrigue nous happer.
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