Depuis le magnifique Dark ages de l’an passé, on a beaucoup fréquenté l’édredon Bedhead, cette musique de coton et de neige, lancinante jusqu’à faire passer Red House Painters pour de furieux excités. En plus lent et ankylosé, on ne voit guère que les cousins de Low, adeptes de ce son ample et grave, tourné au […]
Depuis le magnifique Dark ages de l’an passé, on a beaucoup fréquenté l’édredon Bedhead, cette musique de coton et de neige, lancinante jusqu’à faire passer Red House Painters pour de furieux excités. En plus lent et ankylosé, on ne voit guère que les cousins de Low, adeptes de ce son ample et grave, tourné au ralenti, au Témesta, au fond du trou. A croire que Bedhead n’a écouté qu’un disque, voire une seule chanson dans sa vie : la terrifiante version d’Ocean sur le 69 live du Velvet Underground. Ça tombe bien : nous aussi. Bedhead a beau tenter de nous faire croire qu’il y a onze chansons sur son album, on n’est pas sourds : il n’y en a qu’une, qui parfois court à s’en étouffer (The Rest of the day), parfois même sourit à la vie avec grâce (Felo de se), souvent se repose à même le gravier (le parfait Bedheaded ), partout ailleurs musarde, comateuse, rêvasseuse. Une chanson toute nue, effleurée plus que tripotée par un groupe à la retenue exemplaire, où chaque guitare, chaque basse semble caressée par les balais que le batteur, gentil garçon barbu, a distribués à tous ses amis koalas. La dernière fois qu’on avait croisé un groupe aussi magnifiquement paresseux que Bedhead, il s’appelait Basehead. L’un et l’autre, des histoires de cerveaux lents, de têtes sans les jambes.
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