Poussée par le label Clear, une scène dingo et bricolo fait danser, sourire aux lèvres, cerveau en feu. Voilà coup sur coup trois albums de la scène londonienne la plus rafraîchissante depuis des lustres. Londres, où la scène “intelligent techno” dépérit, où l’électro est à la mode, où l’easy-listening explose. Trois données fondamentales, aléatoirement combinées […]
Poussée par le label Clear, une scène dingo et bricolo fait danser, sourire aux lèvres, cerveau en feu.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Voilà coup sur coup trois albums de la scène londonienne la plus rafraîchissante depuis des lustres. Londres, où la scène « intelligent techno » dépérit, où l’électro est à la mode, où l’easy-listening explose. Trois données fondamentales, aléatoirement combinées dans ces trois albums au concept relativement similaire : intelligence et sueur du dance-floor ne sont pas incompatibles ; le groove est plus affaire d’humour et de simplicité que de machineries électroniques. Lou Barlow en survêt’ chantant « do the electric boogie » sur le dance-floor, on croit rêver. Et c’est clair, on rave.
Lieu incontournable de cette nouvelle fusion lo-fi : Clear Recordings, label londonien et, accessoirement, machine à classiques depuis plus d’un an. Classiques identifiables tant par le contenu que par le contenant, esthétique admirable, compromis entre graffiti art, matériaux bruts et minimalisme conceptuel. Visuellement et musicalement impressionnant. Voilà donc le premier CD de compilation du label, album comprenant un extrait de tous les maxis faits main du label, cadeau idéal au grincheux ayant perdu sa voie, sa foi, l’espoir. Tous les genres sont passés à la moulinette rétro-cheap-bricolo avec un irrespect qui fait chaud au cœur.
L’album de Clatterbox, que l’on peut résumer au seul David J. Kempston (20 ans à peine, il produit certainement cinq morceaux à l’heure), pousse la logique de Clear dans ses confinements. Soit un excellent disque de hip-hop, mais minimal et électronique, où toute influence électro devenue envahissante est gérée avec distance et nonchalance. Un disque d’un je-m’en-foutisme parfaitement maîtrisé, indispensable.
Matthew Herbert est lui aussi prolifique : déjà repéré enregistrant les bruits de sa baignoire sous le pseudonyme de Doctor Rockitt pour le même label Clear, il produit ici un véritable double album pour Phono. Le vinyle consiste en une compilation de trois maxis très limités et aujourd’hui introuvables, le CD étant un album à part entière. Même si le projet de base tourne autour de la house, les genres établis semblent mal résister à cet impressionnant laminage : funk abracadabrant (Rude), côté obscur de la techno (100 lbs), house psychiatrique (Pen)… Ce qui ébahit ici est la capacité à combiner l’audace avec une rigueur nécessaire au dance-floor, cette facilité à faire danser les gens avec des bruits de klaxon et trois bouts de ficelle.
{"type":"Banniere-Basse"}