Chet Baker, jeune homme à la trompette et ange à la gueule de chérubin (le James Dean du jazz l’avait-on surnommé), devint après quelques saisons en enfer cet homme déchu au masque de vieil Indien. On lui demanda un jour comment son visage avait pu se rider à ce point. “En souriant”, répondit-il. Restent de […]
Chet Baker, jeune homme à la trompette et ange à la gueule de chérubin (le James Dean du jazz l’avait-on surnommé), devint après quelques saisons en enfer cet homme déchu au masque de vieil Indien. On lui demanda un jour comment son visage avait pu se rider à ce point. « En souriant », répondit-il. Restent de lui ces images paradoxales de play-boy séducteur et rebelle et de loser magnifique. Et surtout sa musique. La réédition de cet enregistrement de 1979 fait figure d’inédit étant donné le peu d’exemplaires diffusés en dehors du pays où il a été conçu, l’Italie où Chet Baker élut domicile un temps. Associé au pianiste Enrico Pieranunzi, digne continuateur de Bill Evans, qui signe quatre des six compositions de (et dont) Soft journey, au saxophoniste ténor Maurizio Gianmarco, au contrebassiste Riccardo del Fra et au batteur Roberto Gatto, Chet Baker, trompettiste de la spontanéité, de la délicatesse et chanteur de la fragilité, de l’innocence, se trouve ici au sommet de son art : l’un des plus miraculeux chemins étoilés que suivit ce musicien torturé et tranquille, en quête d’une sérénité à la mesure de son inquiétude naturelle.
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