Pete Shelley nous l’affirmait cet été : c’est uniquement pour l’argent que les Buzzcocks se sont reformés. Cette honnêteté cinglante évacuant la principale réserve de l’entreprise, on ne peut que reconnaître à ces incorrigibles agitateurs de la chansonnette pop une verve, une grâce et une joie de jouer qu’on aimerait entendre chez d’autres célèbres reformés […]
Pete Shelley nous l’affirmait cet été : c’est uniquement pour l’argent que les Buzzcocks se sont reformés. Cette honnêteté cinglante évacuant la principale réserve de l’entreprise, on ne peut que reconnaître à ces incorrigibles agitateurs de la chansonnette pop une verve, une grâce et une joie de jouer qu’on aimerait entendre chez d’autres célèbres reformés (Velvet, Madness), autrement plus cyniques et absents. Les Buzzcocks ? Pas si sûr. Car si la paire Diggle/Shelley dont on ne cessera de dire à quel point elle préfigurait de façon troublante le couple Marr/Morrissey se tire la bourre comme aux meilleurs jours, on regrette amèrement la section rythmique la plus abracadabrante de l’histoire du punk-rock, qui avait inventé les championnats du monde du sprint en claudication. Mais heureusement, les chansons sont ici trop imposantes pour se laisser marcher sur les pieds par un batteur infréquentable, détalant avec une assurance et une facilité qui humilient à chaque refrain tous les Green Day de la terre : des années après, I don’t mind, Harmony in my head ou Boredom continuent de provoquer le même rictus de bonheur intense, la même petite tristesse personnelle. Un mélange de jubilation et de douce mélancolie qui allait devenir le fonds de commerce des Smiths. Mais alors que Morrissey a enregistré son album live parisien au Zénith, c’est au minuscule Arapaho que les Buzzcocks ont saisi la fougue du leur. On ne croit plus à la justice de ce pays.
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