David Shea a fait un détour par Paris il y a quelques semaines. On a pu découvrir un petit sémaphore perdu derrière ses consoles, injectant des samples tirés de films noirs des années 50 au sein d’une masse électronique souple et sombre. Sur un mur blanc derrière lui, un montage vidéo détruisait l’Alphaville de Godard. […]
David Shea a fait un détour par Paris il y a quelques semaines. On a pu découvrir un petit sémaphore perdu derrière ses consoles, injectant des samples tirés de films noirs des années 50 au sein d’une masse électronique souple et sombre. Sur un mur blanc derrière lui, un montage vidéo détruisait l’Alphaville de Godard. Pour cet album, le New-Yorkais télescope son cinéma pour l’oreille contre les téléphones de Rimbaud et les microbes d’Hampson, propose deux collaborations dépassant la barre des vingt minutes. Robin Rimbaud, mieux connu sous le nom de Scanner, s’est fait une spécialité des conversations téléphoniques coupées et amplifiées par les échos. Se livre alors une tour de Babel de moments, de musiques et de langues, un aperçu du trop-plein d’humanité sur fond d’excès de ville. Puis Robert Hampson entre en scène, l’ex-Loop et actuel Main tient la forme, il fait des taches sur la pellicule. Brusquement, on sent un sol sous ses pieds, le décor est toujours urbain mais sur les pavés, il y a maintenant la plage. Et sur la plage grouillent des milliers de crustacés qui donnent de la voix. Anéantissant toute trace de rythme, ils recouvrent le tout d’une chape de silence. Ridley Scott aurait dû confier la BO de Blade runner à ce triumvirat magique et infernal.
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