Des teignes, sales et hirsutes, font du mal au blues. Et c’est bon.
Chaque année apporte son lot de néobluesmen débraillés et déviants, influencés par le garage-punk autant que par la musique sacrée des grands anciens. Après Seasick Steve en 2007, le Legendary Tiger Man en 2006 et Scott H. Biram en 2005, ouvrons grand les portes du juke-joint pour accueillir le duo guitare/batterie Left Lane Cruiser. Car si nous n’ouvrons pas les portes, ils les fracasseront à coups de pieds. Left Lane Cruiser attaque le blues par la face nord, North Mississippi, à la façon d’une invasion barbare. Patibulaire mais presque, ce groupe est bruyant, coléreux et teigneux. On dirait parfois un groupe de blues qui essaie de jouer du rap-metal, et y parvient. Une version rustique du Jon Spencer Blues Explosion, sans les options. A côté, le trio Moreland & Arbuckle (apparemment, le batteur n’a pas souhaité que son nom apparaisse) fait figure de simple chouette groupe de bar – ce qu’il est sans doute. Ils ont les mêmes références, le même son sale, la même énergie que Left Lane Cruiser, mais manquent un peu d’imagination et ne semblent pas tout à fait près pour le retour à l’état sauvage. Disons que si les deux groupes devaient jouer à la même affiche, le second passerait en première partie.
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