Beaucoup ont blâmé Steve Albini de la petite déception causée par Rid of me, second album tant attendu de l’incandescente Polly Harvey. Les doigts graisseux du cousin d’Amérique étouffaient-ils la flamme ? La demoiselle se méfie d’ailleurs de la technologie puisqu’après avoir publié les maquettes de Dry, voici celles de son successeur agrémentées de six […]
Beaucoup ont blâmé Steve Albini de la petite déception causée par Rid of me, second album tant attendu de l’incandescente Polly Harvey. Les doigts graisseux du cousin d’Amérique étouffaient-ils la flamme ? La demoiselle se méfie d’ailleurs de la technologie puisqu’après avoir publié les maquettes de Dry, voici celles de son successeur agrémentées de six inédits gravés sur le 4 pistes maison. Ce 4 track demos permet de juger sur pièces. Bien sûr, Polly y sculpte plus à vif, rien ici n’est filtré de ses obsessions viscérales. Hurlements, postillons orgastiques, guitares abrasives, on assiste en direct à l’exorcisme de la jeune possédée. Sans l’appui de la puissance sonore, PJ Harvey s’écorche encore plus librement. On ne manquera pas de frissonner. Comme à l’écoute d’un pirate des Stooges, en imaginant Iggy se roulant sur le verre pilé. No fun. Car le problème demeure et un producteur lampiste n’y changera rien. En ne privilégiant que l’affrontement et les lignes de force, en se défiant systématiquement des mélodies, la campagnarde du Dorset prend le risque de formaliser sa musique en petit théâtre de la cruauté au cérémonial trop prévisible. Loin de l’émotion et de la nudité fiévreuse de son premier album.
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Stéphane Davet
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