Avec Lighthouse, Jasmine et Chafik Mohammedi semblaient avoir trouvé la cachette idéale pour échapper au monde des adultes, au pire de quoi tenir encore quelques années le siège des hormones de l’adolescence. Bâtis comme un Lego, à l’image d’une réalité apprise à la lucarne de la fenêtre, Alone together et Lighthouse, les deux albums en […]
Avec Lighthouse, Jasmine et Chafik Mohammedi semblaient avoir trouvé la cachette idéale pour échapper au monde des adultes, au pire de quoi tenir encore quelques années le siège des hormones de l’adolescence. Bâtis comme un Lego, à l’image d’une réalité apprise à la lucarne de la fenêtre, Alone together et Lighthouse, les deux albums en date des Rennais, transposaient au rock les préceptes de la bande dessinée érigés en lois par les studios Hergé. La fameuse « ligne claire » y tenait lieu d’horizon, le trait mélodique impeccablement peigné et fardé d’un esthétisme de coffre à jouets. Si Born a nice kid est bien l’album d’une adolescence trop longtemps étuvée, on est cependant bien loin des productions que nous infligent régulièrement les jumeaux Stérone Testo et Progé , qui ne jouent gonades sur table que pour cacher un manque d’atouts évident. Débarrassées des robes de leurs grandes sœurs, les chansons de Lighthouse n’ont rien perdu de leur singulière beauté. Exit, donc, flûtes, violons et psychédélisme appliqué des premiers albums, place aux pianos doucement lascifs (Whoever et Thank you for), aux guitares tout juste dévêtues et aux gros mots soupirés (« You talk too much, bitch »). Pas de quoi effaroucher ici un lecteur de Quick & Flupke, mais assez pour savoir que, les derniers squames de l’enfance tombés Witch et le très Sundays Born a nice kid , Lighthouse en aura définitivement fini avec les problèmes de peau grasse.
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Pendant ce temps, les Yachines s’invitaient pour le grand ménage de printemps au temple du rock, histoire de voir s’il n’y traînerait pas deux ou trois bonnes vieilles fiches-cuisine épargnées par les pilleurs. De retour à Paris, ils enregistrent leur premier véritable album, Fancy Kane. Disque malin à l’hommage facile (I believe… in love and love is all you need et Mr Tambourine) qui comblera de joie les collectionneurs déçus par Free as a bird, John Lennon ayant ici bien meilleure mine. Au milieu de ce bric-à-brac élégamment ficelé par les clavecins, les flûtes, les cuivres et des chœurs limpides à la Tamla Motown, on retiendra Les Nuits magnétiques, parfaitement présentable au concours de la ritournelle de l’été.
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