Fin 2003, après un fabuleux troisième album, l’épique et vénéneux Televise, et la tournée qui suivit, on avait laissé ces Texans émigrés à New York au bord de l’épuisement. On pouvait même se demander si, après de telles épreuves, on retrouverait un jour le groupe en un seul morceau, lui qui avait ambitionné, en faisant […]
Fin 2003, après un fabuleux troisième album, l’épique et vénéneux Televise, et la tournée qui suivit, on avait laissé ces Texans émigrés à New York au bord de l’épuisement. On pouvait même se demander si, après de telles épreuves, on retrouverait un jour le groupe en un seul morceau, lui qui avait ambitionné, en faisant lui-même ses cascades et au risque de se rompre les os, d’être à la fois trouble comme le Velvet Underground et plus puissant que Lift To Experience.
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Deux ans plus tard, nous voilà donc à la fois surpris et heureux de constater le retour aux affaires de Calla, avec un étonnant quatrième album, Collisions, qui se veut certes moins ambitieux et grandiloquent que son prédécesseur, mais qui confirme tout le talent d’écriture du trio emmené par Sean Donovan. Dès le morceau d’ouverture It Dawned on Me, Calla, qui garde tout de même quelques guitares à l’avant, laisse entrevoir ce qui sera le pivot du disque : une mélancolie latente, qui rappelle ce shoegazing sombre et bleuté ravivé par Sofia Coppola dans le très beau Lost in Translation.
Perdu quelque part sans savoir très bien où, Calla use et abuse de la situation avec beaucoup d’à-propos, évoquant par endroits un Elliott Smith un rien déluré (Play Dead, Stumble) ou jonglant par ailleurs avec l’héritage bruitiste mais racé des écuries anglaises touchées autant par la grâce que par la dépression au début des années 90 ? on pense évidemment à Ride ou encore à My Bloody Valentine. Disque qui semble s’interroger lui-même sur son existence de la première à la dernière chanson, Collisions parvient à faire de ce doute un moteur assez bouleversant.
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