Allemagne année première pour Robert Forster, qui vit maintenant en Bavière. Probablement pour son spleen montagnard plutôt que pour sa bière. Histoire : Robert Forster commence la musique en Australie et écrit sur ses sentiments plutôt que sur les grands problèmes du monde. Présent : Robert Forster, délesté des Go-Betweens, fait de la musique en […]
Allemagne année première pour Robert Forster, qui vit maintenant en Bavière. Probablement pour son spleen montagnard plutôt que pour sa bière. Histoire : Robert Forster commence la musique en Australie et écrit sur ses sentiments plutôt que sur les grands problèmes du monde. Présent : Robert Forster, délesté des Go-Betweens, fait de la musique en Allemagne et écrit sur ses sentiments. Entre les deux, juste une lente maturation, à peine perceptible. Dans le groupe, Forster avait en charge les chansons plutôt mélancoliques qu’il modulait de sa voix de chien battu, et laissait à McLenan les morceaux plus enjoués. Donc, autant le dire d’emblée, on retrouve dans Danger in the past le seul élément neurasthénique des Go-Betweens. A la manière d’un Pete Astor, en congé de ses Weather Prophets, Robert Forster accentue l’introspection, devient plus intimiste et explore exclusivement le jardin secret de son cœur et ses impressions. Le disque n’est pas pour autant impressionniste, la production un peu raide de Mick Harvey lui interdisant tout dérapage vers l’épanchement exhibitionniste. Baby stones ouvre l’album ; seul morceau réminiscent de son passé en groupe, c’est une interrogation démoralisée sur la tournure que prend une relation amoureuse en pleine crise. Pourtant, comme dans les huit morceaux suivants, la mélodie reste digne et ne se fait jamais pleureuse, voir le poignant Is this what you call change. Petit à petit, au fil des chansons, Forster reprend quelque peu confiance en lui ; un regard simultané sur son passé et son présent lui indique qu’il peut trouver la femme qu’il cherche, il peut au moins la rechercher bien que ce soit en vain’. Le grand échalas qui faisait volontiers l’idiot se retrouve là nu comme un ver. L’envie de rigoler lui est passée, au moins le temps de cette mise au point chagrinée. La retenue de cet examen de conscience lui va bien.
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Archives du n°26 ( nov/ déc 90)
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