D’abord, une silhouette de vieux cowboy borgne, cousin du Randolph Scott de Coups de feu dans la sierra, émouvant requiem pour le western. Ensuite, on s’attarde sur les alléchantes notes de pochette, signées de Peter Guralnick, infatigable explorateur des musiques traditionnelles américaines. Enfin, à l’écoute du disque, la douce impression de découvrir un monde oublié, […]
D’abord, une silhouette de vieux cowboy borgne, cousin du Randolph Scott de Coups de feu dans la sierra, émouvant requiem pour le western. Ensuite, on s’attarde sur les alléchantes notes de pochette, signées de Peter Guralnick, infatigable explorateur des musiques traditionnelles américaines. Enfin, à l’écoute du disque, la douce impression de découvrir un monde oublié, épargné par toutes les pollutions. Sur Traveling through, la country, miraculeusement conservée dans les montagnes neigeuses de Nouvelle-Angleterre, n’a pas changé d’un poil depuis les années 50. Le répertoire est familier (Hank Williams, Fred Rose, Lefty Frizzell), la voix sidérante. Dick Curless (autrefois baptisé « The Baron of country-music » sur la foi d’un unique tube, Tombstone every mile) chante un univers perdu (Changing times) avec l’élégance racée d’un virtuose sexagénaire s’offrant un ultime tour de piste il est mort l’an dernier, quelques mois après cet enregistrement. Toujours raffinée, jamais apprêtée, sa dernière séance emmène la musique des petits Blancs à la frontière du gospel et du blues. Jamais la country classique ne s’était enrichie d’une dimension aussi sobrement spirituelle.
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