Venu d’Angleterre (via le Japon), un nouveau plaisir sans âge, élevé à l’ancienne, entre Beatles et Beatles. Rarement apparence se sera révélée aussi trompeuse : avec sa garde-robe taillée chez Sinclair l’âne, pas l’Anne et ses airs de baron néo-glamrock, Comfort, le leader d’Out Of My Hair, n’est pas passé loin du scalp. […]
Venu d’Angleterre (via le Japon), un nouveau plaisir sans âge, élevé à l’ancienne, entre Beatles et Beatles.
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Rarement apparence se sera révélée aussi trompeuse : avec sa garde-robe taillée chez Sinclair l’âne, pas l’Anne et ses airs de baron néo-glamrock, Comfort, le leader d’Out Of My Hair, n’est pas passé loin du scalp. Pourtant, depuis la parution il y a deux ans d’In the groove, un ep pas groove du tout mais riche d’un tiercé de chansons inusables, on se tenait prêt à dérouler sous ses semelles compensées le plus luxueux des tapis rouges. Jamais nous n’aurions pu imaginer qu’une telle enveloppe pouvait contenir cette voix-là, pure au point de donner l’illusion qu’on chantait ici pour la première fois des choses répertoriées depuis trente ans. Comme l’attente fut longue, et ponctuée seulement d’un second single, Mr Jones, un brin plus ordinaire, on avait depuis classé ce dossier incomplet au grenier des promesses non tenues. Entre-temps, Comfort est venu grossir sans qu’on le sache le rang des idoles pop adulées par les Japonais(es) Louis Philippe, Cardigans et laissées pour compte ici, où l’on a d’autres Pumpkins à smasher. Voilà qui explique peut-être le retard pris par cet album. Drop the roof tombe ainsi du ciel après la pluie brit-pop, telle une giboulée solitaire qui pourrait balayer toutes les autres. Dans un coin de la pochette, un exemplaire de Pet sounds à peine dissimulé nous renseigne sur les goûts choisis du bonhomme. L’écoute du disque fait le reste : sans jamais s’éloigner de la bulle late sixties Zombies, Beatles, les premiers Bowie , Out Of My Hair parvient à aligner en rafale plus de hit-singles que l’on est en droit aujourd’hui d’en espérer d’un seul groupe, Bluroasis compris. Pas une fois on ne mordra la poussière qui recouvre et étouffe ordinairement ces disques tout entiers voués au passé, sans doute parce que la qualité générale des compositions, la puissance des mélodies parviennent à se tailler la part de choix, avant les effets, les manies et les citations d’usage. Comfort qui compose, arrange et produit l’ensemble ne manquera pas d’agacer ceux qui préfèrent les génies blessés aux surdoués bien portants. A l’écoute de titres comme Safe boy, Wendy ou le virginal et sublime Why it doesn’t snow, même le plus terre-à-terre des blasés devra redoubler d’efforts pour ne pas finir dans la même position que le héros sur la pochette : collé au plafond.
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