Hier soir, c’était leur premier concert français depuis la sortie de leur nouvel album. Une très jolie messe, qu’on vous raconte et qu’on vous montre.
« Hallelujah, halle-lu-jaaah » : sur scène, Alt-J assume la dimension religieuse de sa musique, celle qu’on écoute face à l’autel, dans l’obscurité, les yeux clos en signe d’oubli de soi. « Hallelujah, halle-lu-jaaah » : on entend ça en fin de concert, c’est Nara, peut-être le plus beau morceau du deuxième album du groupe, paru il y a quelques jours. On a d’ailleurs cru, pendant un moment, que This Is All Yours était plus sombre, plus tourmenté que son prédécesseur. Mais désormais, quand Alt-J alterne (presque systématiquement) ses premiers et ses nouveaux morceaux, on ne sait plus trop quoi penser. Car ils sont tous fait de la même matière épaisse et tendre, il y a toujours ces chœurs tubesques, cette langueur jamais plombante, toujours un peu joueuse ; même la tonalité n’a pas l’air d’avoir changé tant que ça, finalement : parfois il fait noir (Hunger of The Pine, Fitzpleasure), et juste après la lumière revient (Left Hand Free, Breezeblocks).
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Dans un cas comme dans l’autre, le public connait les paroles par cœur, c’est beau à voir. Surtout quand résonnent les premières notes de Matilda : « ce morceau parle du film Léon, par Luc Besson », rappelle Gus Unger-Hamilton (claviers) dans un français quasi parfait. Et beaucoup de gens, à ce moment, se retiennent sans doute de chialer, parce qu’un morceau comme ça, ça donne envie d’arrêter tout, de prendre la personne à côté dans ses bras et de penser (sans le dire) : « tout le reste, là, on s’en fout ». C’est la force d’un groupe qui a réussi à conquérir les coeurs, à brasser les publics, à ne pas rentrer dans une case. Un groupe avec des chansons, des vraies, qu’on retient et qu’on chante pendant longtemps, et dont certaines sont promises à l’éternité. Comme des prières, mais en mieux.
Merci aux copains de La Blogothèque pour cette belle captation live. <3
Prochain concert le 4 janvier à Paris (Zénith)
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