En surface, le premier album des Français anglophiles Diving With Andy pourrait juste avoir l’air d’un exercice appliqué émanant de trois jeunes gens aux goûts sûrs, une transposition de l’éternel triangle romantique façon Jules et Jim au pays (fantasmé) des Beatles. Plus en profondeur, on détecte des trésors de composition, d’arrangements, d’interprétation qui font s’évaporer […]
En surface, le premier album des Français anglophiles Diving With Andy pourrait juste avoir l’air d’un exercice appliqué émanant de trois jeunes gens aux goûts sûrs, une transposition de l’éternel triangle romantique façon Jules et Jim au pays (fantasmé) des Beatles. Plus en profondeur, on détecte des trésors de composition, d’arrangements, d’interprétation qui font s’évaporer toute forme de condescendance pour élever d’emblée le trio à la hauteur des plus belles choses entendues depuis des lustres.
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On comprend vite pourquoi Benjamin Biolay, qui les repéra sur demo, s’est entiché de leurs chansons, ou pourquoi Xavier Boyer (Tahiti 80) prête sa voix d’angelot sur un titre, ou encore pourquoi Dorval, autres Français distingués, ont choisi les deux instrumentistes surdoués de ce groupe pour les orchestrations de leur second album à paraître d’ici peu. Julien Perraudeau (guitares, basse, batterie à lui seul), Rémy Galichet (claviers, arrangements de cordes) et Juliette Paquereau (voix de porcelaine ébréchée) n’ont pas encore fêté leurs 30 ans, les deux premiers ont fréquenté les conservatoires de musique plus assidûment que les bars rock, la troisième est dotée d’un accent anglais absolument stupéfiant, il n’y a pas une seconde gâchée sur leur premier album, pas une mesure de trop ni un demi-poil d’indécision dans ces onze chansons à la fois méticuleuses et flamboyantes, calfeutrées et luminescentes.
On rêve ou quoi ? Combien de songwriters sur cette planète, à cet instant, sont-ils capables d’autant de prouesses, comme celles qui consiste à faire se rencontrer les Young Marble Giants et Jimmy Webb (Andrew), Cat Power et John Lennon (Where Does It Lead’), Melody Nelson et Bridget St. John (Balancing My Head), combien de laborieux galoperont toute une vie derrière un joyau comme Manderley ?
La plupart des références citées ci-dessus, les trois Diving With Andy les connaissent à peine, mais leur géniale intuition, accouplée à un savoir-faire hors norme (parions qu’on s’arrachera d’ici peu les services de Rémy Galichet), aboutit à un nuancier aux teintes miraculeuses, du folk nervuré par des guitares surf au pouls ralenti (October in May) jusqu’à cette chamber pop fleurant bon les dernières moissons des années 60, avec Colin Blunstone pour maître éclaireur (Wishing I Could Taste Him). Qu’ils soient français, à un tel stade, devient purement anecdotique.
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