Abbey Road cul de sac. Ce sera le chant du cygne que les Fab Four chanterontle mieux, sur une fin de parcours à la richesse insolente. Ainsi, le groupe moins important qu’Oasis entrouvre pour la troisième et dernière (?) fois la porte de sa salle d’archives, avec des versions demo, des prises inédites ou […]
Abbey Road cul de sac. Ce sera le chant du cygne que les Fab Four chanterontle mieux, sur une fin de parcours à la richesse insolente.
Ainsi, le groupe moins important qu’Oasis entrouvre pour la troisième et dernière (?) fois la porte de sa salle d’archives, avec des versions demo, des prises inédites ou ultra-rares de chansons aussi peu importantes que Hey Jude, Mother Nature’s son, Because ou Something. Une bonne nouvelle d’abord : pas l’ombre ici d’un faux inédit exhumé et rempaillé par les trois vieux garçons encore vivants, ce qui rend ce volet final du triptyque particulièrement digne. On sait que le chant du cygne fab-fourien, loin d’une complainte étranglée, fut au contraire l’occasion d’un jaillissement créatif sans précédent auquel le White album servit d’abord de réceptacle. Premières pièces fort estimables du lot après un excellent instrumental easy-listening de Georges Martin , sept demos enregistrées en mai 68 dans la maison de Georges Harrison à Esher et nettement mieux reproduites que sur tous les pirates encore en circulation. Parmi elles, les versions préhistoriques de Mean Mr. Mustard et Polythene Pam deux des pierres de taille qui serviront à bâtir la forteresse Abbey Road l’année suivante et de Junk, point culminant du futur premier album solo de McCartney. D’après ce puzzle éparpillé et génial qu’est l’album blanc, largement à l’honneur sur le premier disque, on a la confirmation que les Beatles étaient devenus quatre entités que l’on croyait alors irréconciliables, chacun tirant à lui son bout d’étoffe. Dans le long film autobiographique qui sort parallèlement en vidéo, Harrison explique que trois studios d’enregistrement tournaient au même moment, au cours de l’été 68, afin d’éviter les conflits et de boucler au plus vite cette maudite oeuvre cathartique. Le second disque est consacré aux sessions dépareillées de l’hiver 69 dont le nom de code était Get back recousues plus tard par Spector pour l’album posthume Let it be et dont les meilleures pièces viendront compléter celles d’Abbey Road, enregistrées au printemps. De cette dernière phase miraculeuse, où les Beatles se retrouvaient soudés comme un seul homme pour un dernier tour de piste, on regrettera plus de versions inédites qui auraient peut-être permis de percer le secret toujours épais de la seconde face d’Abbey Road, sommet des sommets parmi les innombrables reliefs beatlesiens. Sur ce point, ne comptez pas non plus sur l’Anthology vidéo, répartie sur huit cassettes : dix petites minutes à peine pour évoquer Abbey Road, c’est un peu maigre lorsqu’on s’est auparavant étalé en long et en large sur… le film Magical mystery tour. En dépit de cette hiérarchie des événements parfois discutable, les dix heures d’images dont cinq inédites par rapport à la version télé façonnent l’oeuvre biographique filmée la plus complète jamais réalisée sur un groupe dont l’histoire, à l’abri des petites querelles sans objet, a depuis longtemps jugé l’importance.
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