Le gigolo du zizi-listening embarque le Velvet ou les Doors pour une nouba chez les rombières : c’est OK, c’est bath. Tout bien pesé, lequel de ces deux groupes est le plus kitsch : Mike Flowers Pops ou Oasis ? Lequel de ces chanteurs frise au plus près le ridicule : Mike Roberts ou Jim […]
Le gigolo du zizi-listening embarque le Velvet ou les Doors pour une nouba chez les rombières : c’est OK, c’est bath.
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Tout bien pesé, lequel de ces deux groupes est le plus kitsch : Mike Flowers Pops ou Oasis ? Lequel de ces chanteurs frise au plus près le ridicule : Mike Roberts ou Jim Morrison ? Avec ses reprises faciles à écouter de Wonderwall et Light my fire, le Mike Flowers Pops aura au moins eu ce mérite : rendre à nouveau digestes deux tubes séparés par trente ans mais suintant une morgue voisine, une rock’n’roll attitude passée à l’attendrisseur rose pâle et formatée pour ravager les dortoirs de collégiennes. De Gary Glitter à Adam Ant, l’Angleterre a vu passer et trépasser bien des bouffons de royaume, des emplumés jetables aux propos dissonants que l’on aura souvent préféré aux grandes gueules et langues de bois officielles. Mike Roberts est parmi ceux-là un prince : un type terriblement wiiizzz, top-ringard maximum, capable de faire passer C. Jérôme et Dave pour Lou Reed et John Cale. D’ailleurs, entre autres profanations distinguées, son premier album offre un Velvet Underground medley pas piqué des vers aurait-on imaginé pouvoir un jour visiter Broadway grâce à White light/white heat ? qui fera grincer plus de dents qu’il ne fera sourire. Sans aller jusqu’à dire que le Mike Flowers Pops est un orchestre fauteur de troubles, une cellule terroriste, il faut reconnaître que la perruque Playmobil de Mike Roberts abrite mieux qu’un plat de nouilles accommodées à la sauce du moment. On s’apercevra ici à trois reprises qui n’en sont pas, justement qu’une fois dépouillé de son costume de gala, Roberts sait à l’occasion écrire des chansons au moins aussi dignes que les grands succès qui les entourent. A Groovy place joue des coudes entre Robert Mitchum et Bacharach sur écran et stéréo panoramiques, l’instrumental Freebase rend Francis Lai beau comme un camion et Michel Legrand très grand. Quant au meilleur du lot, Crusty girl, il en émane un captivant mélange d’abandon et de flamboyance que n’aurait pas renié Mel Tormé. A part un disgracieux 1999 pas très à l’aise lorsqu’il se projette dans le futur, notre amuseur casqué d’or , le reste tient ses promesses festives et bariolées, charrie sans mégoter son wagon de trompettes et de sucre glace, pose sa cerise sur quelques beaux desserts inventés par d’autres : de Björk à Billy Page. On enfoncera une porte ouverte avec moins de finesse encore que Jim Morrison en proclamant A Groovy place album idéal pour l’été. Et s’il est périmé dès l’automne, il sera d’autant plus prisé dans vingt ans.
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