Lara Flynn Boyle est restée dans les mémoires sous le nom de Donna Hayward, la meilleure amie à l’aura mystérieuse de la défunte Laura Palmer dans « Twin Peaks ». Mais qu’est-elle devenue ?
Alors que la mythique série Twin Peaks, qui a inspiré le film culte du même nom, fête ses 25 ans, il paraît important, sinon primordial, de s’intéresser au destin de l’une de ses interprètes, Lara Flynn Boyle. Peau diaphane, yeux couleur lagon, aura mystérieuse, Lara Flynn Boyle aurait pu devenir une héroïne hollywoodienne incontournable, mais ses choix personnels et professionnels en ont décidé autrement. Mais qu’est-elle devenue ?
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De timides débuts
Elevée dans l’Illinois par une mère célibataire qui cumule plusieurs boulots, l’enfance de Lara Flynn Boyle n’est pas franchement joyeuse. Souffrant de dyslexie mais dotée d’un physique qu’on pourrait aisément qualifier d’agréable, elle décide tout de même de se lancer dans la comédie à l’adolescence. A seize ans elle fait ainsi ses premiers pas devant une caméra, celle de John Hughes, réalisateur légendaire des premiers teen movies devenus cultes dans les 80’s comme Sixteen Candles (Seize bougies pour Sam), Pretty in Pink (Rose bonbon) et The breakfast Club. Le film dans lequel elle s’essaie à la comédie, La folle journée de Ferris Bueller, deviendra lui aussi mémorable pour tous les cinéphiles avides de marrades adolescentes. Petit problème : ses scènes seront coupées au montage. La déconvenue se répétera à nouveau trois ans plus tard, en 1989, avec Le cercle des poètes disparus. La chance finit par tourner quelques mois plus tard lorsqu’elle est choisie pour intégrer le casting d’une série qui changera la face de la pop culture à tout jamais.
Le phénomène Twin Peaks
A la fin des années 80 le réalisateur David Lynch s’associe au scénariste Mark Frost pour créer une série télévisée totalement hors normes, psychologique, psychédélique et paranormale : Twin Peaks. La série emprunte son nom à une ville fictionnelle située dans l’État de Washington, et tourne autour du meurtre de la lycéenne Laura Palmer. Lara Flynn Boyle est choisie pour incarner Donna Hayward, la meilleure amie de cette dernière.
http://youtu.be/Qx5XLl0pfUU
Très vite, les scénarios alambiqués et l’atmosphère inquiétante de la série séduisent de nombreux téléspectateurs aux quatre coins du monde, qui s’unissent dans un accord tacite et silencieux pour vouer un culte à la série. Lara Flynn Boyle, Sherilyn Fenn et Madchen Amick, les trois belles héroïnes de la série, deviennent des stars et sont promues « sex symbols ». En témoigne une illustre couverture du magazine Rolling Stone en 1990, mettant en scène les trois actrices. Toutefois, l’audience chute dès 1991 et ABC décide d’arrêter la série. David Lynch est amer : il a dû révéler l’identité du meurtrier de Laura Palmer contre son gré et décidera donc de créer le prologue de la série avec une version cinématographique, Twin peaks : fire walk with me en 1992. Si la majeure partie du casting est conservée, Lara Flynn Boyle n’est pas choisie pour apparaître dans la version longue. Elle est remplacée par Moira Kelly.
La percée sur grand écran
Au début des 90’s elle se lance dans le grand bain mainstream et se retrouve dans un film qui fera date dans la grande histoire de la débilité, Wayne’s world, aux côtés de Mike Myers et Dana Carvey. Elle enchaîne ensuite avec le film indépendant Break Out, qui raconte l’histoire de jeunes gens qui errent dans les rues de Los Angeles pour fuir leurs familles dysfonctionnelles. Le casting de ce film digne d’une session VHS un dimanche après-midi de pluie est aussi étrange que bigarré car on y retrouve Dermot Mulroney, Sean Astin (Les Goonies), Will Smith et Alyssa Milano. Comme nostalgique de l’ambiance lynchienne, on la retrouve dans le thriller Red Rock West aux côtés de Nicolas Cage et Dennis Hopper un an plus tard.
En 1994, elle enchaîne avec Deux garçons, une fille, trois possibilités, un film qui marquera les esprits de l’époque, non pas par sa qualité mais plutôt pour son côté sulfureux, qui a choqué bon nombre de personnes dites du troisième âge (on rappelle qu’à cette époque Miley Cyrus avait deux ans). Mais soyons honnêtes, le seul enjeu du film était de savoir s’il lancerait la carrière de Stephen Baldwin. Depuis l’histoire a parlé : c’est non. Elle poursuit ainsi une carrière en demi teinte, enchaînant films indé (le très noir Happiness de Todd Solondz) et les grosses bouses grand public (Men in Black II, qui lui vaut une nomination aux Razzie Awards pour la pire actrice). Mais comme un clin d’œil au passé, c’est par le biais de la télévision qu’elle sauvera sa carrière et se fera connaître du très grand public.
La télévision, sa terre promise
Belle, talentueuse et totalement anorexique : Lara Flynn Boyle disposait de tous les atouts requis pour interpréter l’avocate Ally McBeal, mais ses essais ne seront pas retenus. Le créateur de la série, David E. Kelly, lui préféra Calista Flockhart. Néanmoins troublé par son aura, il lui proposa d’interpréter Helen Gamble dans la série The Practice. Elle tint ce rôle pendant six ans, de 1997 à 2003, et fut même nominée pour un Emmy Award, récompense ultime pour toute personne officiant à la télévision (et légèrement plus glamour qu’un Sept d’or).
http://youtu.be/3Psk_IxJ9Bs
Fair play, elle a tout de même joué dans quelques épisodes d’Ally Mcbeal en parallèle. Après l’arrêt de The Practice on la retrouve au casting de la série Las Vegas, aux côtés de l’inénarrable James Caan, à la fin des années 2000.
Les ravages de la chirurgie esthétique
Malheureusement pour elle et pour nous, on ne la voit désormais que très rarement sur les petits et grands écrans. On suppute que le ralentissement de sa carrière est dû à de trop nombreuses visites chez son chirurgien esthétique. Quelque part, elle est le pendant américain et féminin des frères Bogdanoff. Les dégâts sur sa personne sont en effet aussi importants que la refonte faciale des jumeaux les plus connus du PAF (après Yves et Hervé Noël bien entendu). Aussi, dans nos rêves les plus fous, nous aimerions que David Lynch lui propose le premier rôle d’un film étrange et inquiétant, histoire de boucler la boucle.
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