Décidément, le bon label Setanta n’a pas fini d’enchanter. Après avoir exposé les toiles impressionnistes de Divine Comedy, des Catchers et de Brian, cette petite écurie exclusivement dévolue aux talents irlandais – avec, quand même, une exception culturelle bien sentie pour relancer le héros écossais Edwyn Collins – parraine les nouvelles chansons des Harvest Ministers. […]
Décidément, le bon label Setanta n’a pas fini d’enchanter. Après avoir exposé les toiles impressionnistes de Divine Comedy, des Catchers et de Brian, cette petite écurie exclusivement dévolue aux talents irlandais – avec, quand même, une exception culturelle bien sentie pour relancer le héros écossais Edwyn Collins – parraine les nouvelles chansons des Harvest Ministers. On a bien dit parraine et pas produit il règne en effet sur ces chansons une facile indolence qui porte à croire que A Feeling mission est le témoignage de belles soirées entre amis – on a branché des micros, on a joué, on a enregistré -, pas le résultat d’un pénible labeur de studio. Vous rêviez d’un disque confortable, sorte de papier peint sonore à contempler paisiblement, loin des bruits de la ville ? Ne cherchez plus. Si on se sent en terrain connu chez les Harvest Ministers, c’est que les Australiens des Go-Betweens ont habité à la même adresse, au 16 lovers lane. Même fragilité équivoque – sous la peau tendre, un cœur plus dur -, même détachement feint, même grâce instable que chez Robert Forster et Grant McLennan, qui n’auraient pas à rougir des petits chefs-d’œuvre que sont That won’t wash, Temple to love (avec cette voix féminine qui emporte tout), ou Cleaning out the store. Les textes ? Une suite de petites poésies douces-amères, sans grand message ni spécificité criante. Treize chansons irréprochables – seule peut-être Dealing with a kid se laisse aller à quelque suffisance mélodique -, la plupart simplement bouleversantes. On pourrait parler des heures de l’extraordinaire A Drowning man (voix, guitare sèche, piano, tempo lent: parfait), du troublant An Inopportune girl, des cordes radieuses de I ve a mid, toutes portées par un groupe que son goût pour la frugalité honore, toutes habitées d’une hardiesse mélodique qui frise l’insolence.
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