Suite des aventures d’Echoboy, artisan sonique qui perpétue la tradition noiseuse de My Bloody Valentine. En plus lent. Richard Warren, alias Echoboy, a tout du somnambule : la moue un peu rêveuse, l’air un peu perdu au milieu d’un star-system qui ne peut que les ignorer, lui, sa petite barbe rousse et ses chansons kaléidoscopiques, […]
Suite des aventures d’Echoboy, artisan sonique qui perpétue la tradition noiseuse de My Bloody Valentine. En plus lent.
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Richard Warren, alias Echoboy, a tout du somnambule : la moue un peu rêveuse, l’air un peu perdu au milieu d’un star-system qui ne peut que les ignorer, lui, sa petite barbe rousse et ses chansons kaléidoscopiques, qui noient leurs tendres mélodies sous les larsens, les dissonances et les rythmes métronomiques. Peu soucieux des calendriers draconiens d’une industrie trop lente pour son imagination, il distribue ainsi, depuis deux ans maintenant, ses chansons à un rythme sprinteur. Car il ne sait rien faire d’autre. « J’ai quitté l’école et au lieu d’aller à l’université, je me suis mis à bosser dans une usine. Je l’ai fait pendant six ans, parce que je voulais pouvoir me payer des guitares. » Dans le genre obstiné, on ne fait guère mieux qu’Echoboy, qui s’amuse à triturer les objets de sa passion, à en déformer les couleurs et les nuances, à en faire des instruments de torture sonique, alors que d’autres passent leur temps à les bichonner. Ses morceaux forment des mille-feuilles musicaux, à l’acoustique crade et dérangée, les couches de crème pâtissière remplacées par des strates d’accords passés à la moulinette abrasive. Volume 2, son troisième album, ne faillit pas à la règle : Echoboy agence les morceaux de ce disque à la manière d’édifices branlants, en jouant des coudes avec l’espace réduit de la chambre, squattée par la table de mixage, maîtresse ultime et jalouse. « Je ne sais pas me servir des ordinateurs, je ne sais pas comment ça fonctionne. Je me suis acheté un sampler mais je n’ai jamais su l’utiliser autrement que pour faire des boucles. » Enfant naïf du rock, Richard Warren, à l’heure des exercices de style électroniques, rêve des musiques précises de Neu et La Dusseldorf, ces disques de krautrock qui ont changé sa vie et qu’il s’évertue à remettre en scène, en les mariant avec les résonances bruitistes, croisées chez My Bloody Valentine ou Spiritualized. Mais, lorsqu’il s’affranchit de ces contraintes et qu’il laisse ses poumons respirer à l’air libre, Echoboy communie avec une grâce toute désemparante. Il suffit d’écouter Circulation et ses harmoniques en tourbillon, pour comprendre que Richard Warren est avant tout un auteur de chansons, de ballades hantées. Des sangsues d’oreille.
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