Nul n’est censé ignorer l’atypique et singulier parcours de Louis Philippe : un Normand délicat du palais ayant choisi l’exil vers l’Angleterre il y a une décennie pour épargner à sa trop précieuse confection les coupes uniformes pratiquées de ce côté-ci de la Manche. Let’s pretend retrace en revanche ce prologue méconnu qui conduisit justement […]
Nul n’est censé ignorer l’atypique et singulier parcours de Louis Philippe : un Normand délicat du palais ayant choisi l’exil vers l’Angleterre il y a une décennie pour épargner à sa trop précieuse confection les coupes uniformes pratiquées de ce côté-ci de la Manche. Let’s pretend retrace en revanche ce prologue méconnu qui conduisit justement à la fuite d’un de nos plus brillants cerveaux : avec le groupe The Arcadians, il enregistre entre 85 et 86 une quinzaine de titres pour le label Crépuscule, cette cellule bruxelloise de l’ultra-bon goût européen dont le rayonnement laissait espérer en l’éveil possible d’une pop continentale capable de jouer crânement sa chance face à l’hégémonie britannique.
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Furtivement mises en boîte dans le décor surnaturel du château de Saint-Germain-en-Laye, ces virginales sessions forment une sorte de précis du raffinement, un nectar du doucereux sirop dont Louis Philippe remplira ses futurs flacons, déliant parfois un peu trop une formule livrée ici sans colorant ni rajout inutile. D’une fragilité quasi immatérielle, cet ouvrage figure à merveille le fil transparent qui relie le fabuleux style des Everly Brothers les vocalises spacieuses à celui d’Aztec Camera ou de Prefab Sprout les guitares malingres , ces deux rives historiques de l’idéal pop entre lesquelles Louis Philippe s’est toujours plu à jouer les funambules.
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