Best of dégourdi du post-punk, l’album de Menswear s’en tire avec les honneurs. Après avoir frôlé la mise à mort. Ceux-là, autant vous le dire franchement, on avait prévu de se les cogner. Pour Menswear, on allait même sortir la méga-kalachnikov, le lance-roquettes spécial morveux. Des trous dans le bide gros comme des boules de […]
Best of dégourdi du post-punk, l’album de Menswear s’en tire avec les honneurs. Après avoir frôlé la mise à mort.
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Ceux-là, autant vous le dire franchement, on avait prévu de se les cogner. Pour Menswear, on allait même sortir la méga-kalachnikov, le lance-roquettes spécial morveux. Des trous dans le bide gros comme des boules de pétanque, qu’on allait leur faire. Pour la forme. Pour l’exemple. Pour l’honneur – le nôtre et celui de ceux qui mériteraient tant le succès usurpé de Menswear, les malheureux Trash Can Sinatras et autres Apartments. Alors ces chariots allaient payer : pour ces costards de croupiers de banlieue, pour ces gueules de frites de mouton, ce port de tête intolérable et ces pauses de galapiats italiens. Et là, alors qu’on avait déjà le doigt sur la gâchette, Menswear a conçu l’inconcevable : un premier album qui nous rallie à sa cause – une divine surprise, un petit miracle. On perd peut-être la joie un rien perverse de casser du blanc-bec, mais on gagne le bonheur de laisser s’installer un de ces disques qui s’imposent à la force du poignet – ce qui nous rappelle un peu les relations compliquées qu’on entretient avec Oasis ou Radiohead. Non, donc, le dossier Menswear ne sera pas classé sans suite – il pourrait même trouver dans les années prochaines des développements passionnants.
Car si la paire de 45t initiale – I ll manage somehow et Day
Dreamer- limitait le champ d’inspiration des Londoniens à un axe riquiqui Blur-Elastica, c’est à la lumière du plus bel héritage des trente dernières années que l’album Nuisance s’est éclairé. Ils sont tous là, les parrains – des meilleurs Stones à Jam, de Wire à Magazine -, tous conviés à la grande fête du rock anglais qu’organise Menswear pour son bizutage. D’où ces violons à l’ambition bienvenue, ces guitares qui refusent les clichés éculés pour s’inventer des courbes alliant sécheresse et imagination, cette voix qui se dépasse pour apporter à l’ensemble une touche canaille finalement assez réjouissante. A ceux qui doutent encore on conseillera l’écoute prioritaire d’around you again. The One et du dernier single Stardust- joliment cuivré -, triplette magique qui efface d’un coup toute intention de sévir. Bienvenue chez nous, messieurs. Vous revenez de loin.
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