Iconoclastes de classe, ils mélangent tout sans lire les modes d’emploi du rock, du rap, de la pop, du folk ou de l’électronique. Leçons automnales de bricolage, avec deux meneurs de jeux : Beck et Katerine. En abattant de ses petites mains vertes les cloisons, Beck ne réalisait sans doute pas qu’il deviendrait un phare […]
Iconoclastes de classe, ils mélangent tout sans lire les modes d’emploi du rock, du rap, de la pop, du folk ou de l’électronique. Leçons automnales de bricolage, avec deux meneurs de jeux : Beck et Katerine.
En abattant de ses petites mains vertes les cloisons, Beck ne réalisait sans doute pas qu’il deviendrait un phare fondamental des années 90. S’il se débarrasse enfin des problèmes légaux qui empêchent la sortie de ses chansons aux quatre vents, on devrait retrouver le Californien le 15 novembre avec un album qu’on annonce comme le successeur d’Odelay, après la parenthèse Mutations, où l’on croisera deux invités inattendus : Johnny Marr et l’électronique.
On l’annonçait, bêtement et malgré lui, comme la réponse anglaise à Beck : bricoleur mélodique souvent assez soufflant sur quelques maxis de folk-pop acrobatique, le Mancunien Badly Drawn Boy osera enfin, cet hiver, affronter le long format (Delabel) : Outside is a light, disait une de ses chansons. On attend effectivement de lui la lumière.
Nomade géographique et musical, Merz a reçu, lui, la lumière en plein cerveau, les neurones fondus. La mémoire amochée, il confond aujourd’hui funk et punk, pop et hip-hop, électronique et rock niqué sur un premier album aussi groovy que grave, psychédélique que délicat que l’on testera en direct lors du Festival des Inrockuptibles début novembre.
Quelques jours plus tard, du 12 au 18, la France à peine remise de ces télescopages recevra la tournée du merveilleux Beta Band qui, malgré un album trop alambiqué, demeure l’un des groupes les plus excitants sur scène de l’époque. On suivra également avec amour leurs compagnons d’écurie de Brothers In Sound, récemment révélés par le maxi Barleyafterwake, merveille de folk électronique illuminé. En Ecosse, on gardera également un oeil attendri sur l’avenir de Twin, collectif déroutant où officient quelques Belle And Sebastian, dans une totale anarchie où le Velvet, le Wu-Tang, Coltrane et les Beach Boys sont condamnés à siéger au même conseil.
Les Beach Boys de Pet sounds et le Velvet du troisième album figurent aussi au générique du plantureux album du Nancéien Fugu, à paraître en octobre. Mais rarement musée n’a été, en France, traversé d’un tel souffle, qui empêche la poussière de se déposer sur ces chansons savantes et baroques, éclatantes de vie. Autrefois méticuleusement et comiquement occupé à couper en quatre les cheveux de ses héros surannés, Katerine a, avec le double L’Homme à trois mains
& Les Créatures, définitivement largué les amarres avec la raison. Si Je vous emmerde peut faire office de cocasse déclaration de foi, vingt-cinq chansons se chargent de déconstruire l’univers autrefois élégant du Vendéen, envahi par les cafards, la vase et la déraison. Admirable pétage de plombs.
On attendait avec impatience un nouvel album de l’Américain Jim White, mais la mise au rancart du label de David Byrne Luaka Bop par son distributeur européeen risque d’en retarder la sortie. Joseph Arthur a, lui aussi, longuement attendu la sortie de son second album : après un long maxi terrifiant, Vacancy, il reviendra début 2000 avec la suite à son increvable Big city secrets.
Brasseurs de luxe, les Canadiens avaient déjà délégué Bran Van 3000 et sa pop-folk gazéifiée au hip-hop. Une recette torridement adaptée par Len, dont l’album You can’t stop the bum rush sera, dès octobre, la BO officielle de tous les pince-fesses souriants et libertins, où on l’enchaînera à Deee-Lite et aux 1000 Clowns.
JD Beauvallet
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