Dans la famille des inclassables, on demande le fils prodigue. Ozark Henry ? Bonne pioche. Quelque six mois après I’m seeking something that has already found me, le turbulent duo d’outre-Quiévrain dévoile le deuxième épisode de ses pérégrinations effrénées au pays des bidouilleurs de platines et des démembreurs de machines. Si parler de franche déception […]
Dans la famille des inclassables, on demande le fils prodigue. Ozark Henry ? Bonne pioche. Quelque six mois après I’m seeking something that has already found me, le turbulent duo d’outre-Quiévrain dévoile le deuxième épisode de ses pérégrinations effrénées au pays des bidouilleurs de platines et des démembreurs de machines. Si parler de franche déception serait injuste This last warm solitude ne se compromettant jamais dans ces zones fétides où la musique succombe aux avances traîtresses de la raison économique , on ne peut cependant dissimuler un certain dépit devant l’incapacité d’Ozark Henry à recréer en continu, sur ce deuxième album, la riche alchimie sonore qui caractérisait le premier. Une magie qui réveillait les plus noires pensées à l’encontre de ses détracteurs et il y en avait, tant il est vrai que tous les mauvais goûts sont dans la nature. Pas pusillanimes pour un sou, Piet Goddaer et Filip Tanghe n’ont certes pas infiltré la triste troupe des gagne-petit. Ils continuent, tout en maintenant ferme le cap d’une rassérénante ouverture d’esprit qui les incite à mélanger toutes les musiques sans hiérarchisation aucune leur spectre s’étend ainsi d’A comme Abba à Z comme Zappa , d’ériger l’insatiabilité au rang de dogme artistique. Riant au nez obtus des zélateurs du sectarisme, les deux tenanciers de ce joyeux bastringue ouvrent leurs portes à tous les vents et injectent dans chacune (ou presque) de leurs chansons plus d’idées que n’en contiendra jamais un album même double des Smashing Pumpkins. Le problème de This last warm solitude vient tout simplement de ce que ces idées sont globalement moins bonnes que celles brassées dans le mixer glouton de I’m seeking something that has already found me, l’évidence mélodique d’alors cédant ici la place par trop fréquents moments à une banalité inaccoutumée ici. Pâtissant d’un léger laisser-aller au niveau de leur architecture, les compositions piétinent un brin et manquent souvent de mordant ; subséquemment, l’excellence qui constituait la règle du premier album du groupe ne représente plus que l’exception (Radio, Hurray goodbye, This hole is the whole, Pilgrim) du deuxième, ne faisant qu’accuser encore la baisse de régime générale. On ne peut, la plupart du temps, se défaire de la contrariante impression d’écouter des morceaux branchés sur pilotage automatique quand on les voudrait soumis à un pilonnage systématique.
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