Vieux punk, cherche gloire. En Californie, Bad Religion avait allumé le feu punk. Sans (trop)se salir les mains, ils en retirent aujourd’hui les marrons. Si l’on pouvait qualifier le précédent Stranger than fiction d’album de transition, il semble qu’avec The Gray race Bad Religion retrouve ses marques. Suite au départ désormais consommé de Brett Gurewitz […]
Vieux punk, cherche gloire. En Californie, Bad Religion avait allumé le feu punk. Sans (trop)se salir les mains, ils en retirent aujourd’hui les marrons.
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Si l’on pouvait qualifier le précédent Stranger than fiction d’album de transition, il semble qu’avec The Gray race Bad Religion retrouve ses marques. Suite au départ désormais consommé de Brett Gurewitz parti présider aux destinées d’Offspring et de son label Epitaph, un flottement perceptible s’était immiscé sous les convictions altières de cet archétype de la rigidité binaire yankee. On ne retrouvait guère cette fougue quasi martiale qui faisait d’Against the grain, Suffer et Generator des laboratoires où se concocta la formule victorieuse aujourd’hui de la mélodie pressée, de l’hymne pour bacchanales. Enfin cicatrisées, les plaies ne laissent plus apparaître qu’une vague variation de cap, d’ordre plus logistique que musical en l’occurrence. Les guitares ventre à terre sont là, le chant en perpétuelle recherche de vitesse de Greg Graffin aussi, sans répit. Et on s’étonne même que la production de Ric Ocasek n’ait pas eu plus de prise sur la griffe maison. Lui qui sut imposer chez Alan Vega ou Weezer quelques accents personnels ne fait ici que suivre l’impulsion du mouvement. Tant mieux, puisque Bad Religion a toujours plus influé sur le cours du rock’n’roll qu’il ne l’a subi. D’eux d’ailleurs, comme d’un vieux leader de meute, on accepte plus. Jusqu’à cette Punk rock song maligne, convaincante, calibrée pour faire mouche, mais illustration parfaite des différends qui purent pousser le pieux Brett Gurewitz au départ. Disons que les Californiens jaugent désormais leur position historique et stratégique à sa juste valeur et comptent bien en tirer les légitimes bénéfices. Tant que ses dividendes s’engrangeront dans les nasses d’impeccables Them and us ou Pity the dead, Bad Religion préservera son rang, au centre de la cène punk.
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