De la passion fiévreuse à l’héroïsme falot, il n’y a qu’un pas, que Mike Scott a toujours évité de franchir. C’est vrai, pourtant, qu’il s’en est souvent fallu d’un rien’ Il faut croire que le frontman des Waterboys possède en stock les cartouches que requiert l’exigence de ses aspirations. Ce qui lui a (presque) toujours […]
De la passion fiévreuse à l’héroïsme falot, il n’y a qu’un pas, que Mike Scott a toujours évité de franchir. C’est vrai, pourtant, qu’il s’en est souvent fallu d’un rien’ Il faut croire que le frontman des Waterboys possède en stock les cartouches que requiert l’exigence de ses aspirations. Ce qui lui a (presque) toujours permis d’éviter l’écueil ronflant qui paraissait effectivement lui pendre au nez avec ses manières de parnassien des grands boulevards. Délaissant, après This is the sea, le grand élan Big Music qui l’aurait vite conduit dans les stades, Scott avait troqué ses trompettes contre des violons, son lyrisme tout feu tout flamme contre celui, tout aussi fervent, de ses nouveaux frères de cœur irlandais. Une escapade de celles qu’on se jure de faire au moins une fois’ Quoique aujourd’hui, le petit père n’ait pas l’air bien décidé à quitter le pays, ce qu’on avait subodoré lors de la dernière venue des Waterboys par ici. Le pli était déjà pris, le plaisir de titiller le folklore trop grand pour qu’il cherche à s’en passer si vite. Alors ? Pas vraiment de surprise de ce côté-là, Room to roam est cette suite attendue de Fisherman’s blues, entre celtic soul rituelle et folk balayé aux embruns. Un album riche ? dix-huit titres, courts ?, déraillant entre chuchotis solo peut-être bien à Vancouver et exercice collectif de plus en plus prononcé. Un plaisir évident pour qui appréciait jusqu’ici le bonhomme ? immuablement inspiré ? , à peine masqué de temps à autre par quelques flûtes énervantes.
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Archives du n°25 (sept.90)
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